En 1983, le wali de l'époque, diplômé également en aéronautique, débarque par hélicoptère à Beni Bouattab, une contrée éloignée et nichée au pied des monts de l'Ouarsenis. Les habitants n'en croyaient pas leurs yeux, car un appareil venait d'atterrir pour la première fois depuis l'indépendance sur leur sol. On accourut de partout mais seuls les élus locaux et quelques vieux s'approchèrent du wali d'El Asnam. « Je suis le wali et je viens m'enquérir de votre situation socioéconomique », lança-t-il. « Dieu merci, le fait d'avoir pensé à nous est largement suffisant et nous vous remercions pour ce geste », répliqua un représentant de la population. Le wali avait quand même pris des mesures pour améliorer le quotidien des villageois, d'autant que la wilaya venait de bénéficier d'un programme d'urgence suite au séisme d'octobre 1980. C'était la dernière visite officielle d'un responsable de l'Etat dans cette région montagneuse. La décennie du terrorisme n'a fait qu'aggraver son isolement et plusieurs familles ont dû s'exiler ailleurs. Malgré « la paix revenue » et le retour de certaines familles, la situation est restée presque inchangée et les habitants n'ont jamais eu le privilège d'accueillir des responsables de l'exécutif, en tournée à maintes reprises à travers la wilaya.
