Palais de Tokyo. Neil Beloufa installe des vidéos, recycle des décors de films et crée dans la foulée un sens dichotomique. Tout est divisé, segmenté dans l'esprit de cet artiste qui est sur le point de se faire un joli prénom. Tout s'arrêtera le 11 février 2013 ! «Ce qui m'intéresse, ce sont les rapports à la représentation. J'essaie de tirer des systèmes et les pousser jusqu'à ce que cela fasse autre chose. Le statut de cette chose devient autre, imprécis et comme je suis intéressé par la forme sans être sculpteur ou formaliste, cela devient bancal. Parfois ça rate, parfois ça donne un sens. C'est cela qui m'intéresse.» Il s'appelle Neil Beloufa, promène 27 balais, et expose actuellement au sein du Palais de Tokyo jusqu'au 11 février 2013. Son père, le réalisateur algérien Farouk Beloufa (souvenez-vous de Nahla, 1979), sa terre de résidence, les Etats-Unis (Los Angeles) et sa maison, des décors labyrinthiques où s'entrecroisent films, monceaux de rêves et de vie, le tout déconstruit inlassablement par le désir d'ouvrir des perspectives. Une brèche. Toujours cette idée de représentation. Actuellement, on évoque le travail de Neil dans les Inrockuptibles (numéro du 14 novembre 2012) ou bien dans Les Cahiers du Cinéma (novembre 2012), on tente de cerner son travail, de décortiquer cette belle phrase : «Je retire l'enjeu et l'enjeu devient de savoir où est l'enjeu.» Une page d'accueil sertie d'installations, de galeries, de visages parfois fuyants, d'extraits de films, les siens (Brune Renault ou Untitled, par exemple) et surtout son lien avec la thématique du Palais de Tokyo, «Imaginez l'imaginaire.» Quid de cette installation ? Des fantômes qui se heurtent aux murs invisibles de l'espace dédié pour Neil Beloufa «Comme dans chaque exposition, il y a toujours un endroit fermé, une pièce. On y voit des systèmes d'éclairage, un micro. La règle, c'est de faire sur place et de faire ici et de produire. Le but est de faire une image à l'échelle de l'installation. C'est une réaction à l'endroit où je suis invité, où j'applique mon installation. On peut y voir un mec qui balaie, et l'image est aussi forte que le geste.» Trois situations dans cette exposition sont clairement présentées : une discussion politique, un appartement bourgeois et une plage. Trois décors, trois manières de questionner l'imaginaire et de hanter nos propres affects. Neil Beloufa voit grand et loin. Une personne à pas perdre de vue.