Le dernier ouvrage de l'historien et hispaniste Ismet Terki-Hassaïn a été présenté, mercredi dernier, à l'Institut Cervantès d'Oran. Intitulé «Les relations politiques et commerciales entre l'Espagne et l'Algérie ottomane (1700-1830)», l'ouvrage a été édité par l'université d'Alcala de Henares (Espagne). «Ce travail est le résultat d'une longue recherche dans les archives espagnoles», dira Islmet Terki Hassaïn lors de la conférence. Par son travail, cet historien avait pour objectif de combler «le vide qui existe dans les relations hispano-algériennes durant toute la période ottomane». Si, jusqu'à présent, les chercheurs et historiens ont d'abord donné priorité aux aspects militaires dans les rapports entre les peuples, le travail de Ismet Terki se distingue par le fait qu'il met l'accent sur les rapports diplomatiques et commerciaux. Là est l'originalité, car ces deux aspects, dira-t-il, «sont fondamentaux pour bien comprendre cette époque». Son travail de recherche n'a pas été une mince affaire, expliquera-t-il, et cela, du fait des sources locales (arabe et turque), qui ne sont généralement pas disponibles, ou si peu. De par la qualité, comme de par la quantité, les archives nationales d'Alger recèlent très peu de sources sur l'histoire de cette période, ce qui explique pourquoi, selon lui, «nos historiens ont privilégié les travaux sur l'époque coloniale française, dont les sources sont plus accessibles». Le travail du professeur Ismet Terki se scinde en deux périodes : d'abord, celle de l'hostilité (1700-1784) où il est question de démontrer comment l'Espagne a échoué dans sa politique militariste, et cela, en menant essentiellement des actions navales ; ensuite, deuxième période, celle dite de «la paix» (1785-1830) où il démontre que le retour à la paix n'a été possible que «par la clairvoyance d'un grand homme politique espagnol, le comte Floridablanca, premier secrétaire du roi Charles III». Selon cet hispaniste, «le comte de Floridablanca a décidé d'enterrer la hache de guerre pour entamer des négociations avec Alger, et cela, malgré l'intransigeance politique du Dey Mohamed Ben Othmane Pacha». Enfin, pour finir, l'auteur a conclu en disant que son travail a pour but de contribuer à ouvrir de nouvelles perspectives de recherches pour les étudiants en post-graduation, et cela, afin d'approfondir encore plus nos connaissances sur les relations algéro-hispaniques, non seulement durant la période ottomane et même après.