La chaîne Beur TV a réalisé, mardi dernier, une émission spéciale sur « Le devenir de La Casbah d'Alger ». Elle sera diffusée en avril prochain à l'occasion du Mois du patrimoine. L'animateur de l'émission Mourad Ouadahi a précisé que le wali délégué de Bab El Oued et le président de l'APC de La Casbah ont décliné l'invitation. Autres absents, il s'agit du wali et du président de l'APW d'Alger. « Ils n'ont pas donné suite aux invitations que nous leur avons envoyées », précise la même voix. ` Cela dit, la situation désastreuse dans laquelle se trouve La Casbah est mise en lumière tout en évoquant les causes et les remèdes. Dans son intervention, le directeur de la Conservation et de la restauration du patrimoine culturel au ministère de la Culture, Mourad Betrouni, dira que l'état de dégradation de La Casbah est dû entre autres à l'absence de textes juridiques adaptés qui puissent permettre aux instances concernées d'intervenir. « Ce n'est qu'en 1998, explique-il, que ce vide a été comblé. Avant, on parlait seulement de fouilles, sites et monuments. Les notions de patrimoine et de biens culturels n'existaient pas. Ils n'ont été consacrés qu'avec la loi 10-04 du 15 juin 1998 relative à la protection du patrimoine culturel. Ce qui nous permet d'intervenir pour préserver notre patrimoine à l'exemple de La Casbah d'Alger », indique le même intervenant. De son côté, la directrice de la protection légale des biens culturels, et de la valorisation du patrimoine culturel Mme Rachida Zadem rappelle que la majorité écrasante des propriétés au niveau de La Casbah « relève du privé. Ce qui nous empêche d'intervenir pour faire les travaux de réhabilitation de cette cité. Aujourd'hui, nous avons un arsenal juridique qui nous permet de préserver ce patrimoine ». Le directeur de l'Agence nationale d'archéologie et de protection des sites et monuments historiques, Mohamed Dahmani, déclare que dans huit mois, sera finalisé le « plan permanent de la sauvegarde et de la mise en valeur de La Casbah d'Alger ». Dans son intervention, le président de la Fédération Casbah, Ali Abtouche relève que de 2001 à ce jour, il est recensé dans la cité 300 maisons effondrées. Pour Toualbi Abdelhamid Thaâlibi, vice-président de l'Association des propriétaires d'immeubles de La Casbah d'Alger, il est indispensable de sensibiliser les propriétaires sur le plan juridique à l'effet de sauvegarder la cité tout en protégeant leurs droits. Chef de projet pour la restauration de la citadelle d'Alger et la réhabilitation de La Casbah, Yacine Ouagueni estime qu'aujourd'hui, toutes les « conditions sont réunies » pour réhabiliter ce patrimoine. L'architecte Halim Faïdi voit en La Casbah une équation complexe. Et si l'Etat se contente seulement de la réhabiliter, elle se transformera en musée. Et cela ne servira à rien. Il est nécessaire d'élaborer un programme pour faire de La Casbah un tissu vivant.