Sortir du statut de zone interdite. L'appel résume en soi l'enclavement qui caractérise les villages d'Abrares, le pays d'Iamranene, situé paradoxalement sur la bande côtière de la commune de Toudja, très prisé en période estivale. Le cri émane de moudjahidine à l'occasion d'une cérémonie organisée pour la commémoration du déclenchement de la révolution où est livré un rappel des sacrifices consentis, dont, en premier, un registre des martyrs qui comptera 130 noms de la région tombés au champ d'honneur, et un déplacement des populations par l'occupant français, en 1958, suite alors à la proclamation des «zones interdites». À l'occasion de la commémoration, la fédération des associations socioculturelles des 19 villages d'Iâmranene, dressera l'état des lieux, «le même constat qui prévaut depuis l'indépendance». Et au terme duquel, Hamid Ouabas, le président de la fédération, exhortera les villageois à une meilleure organisation, à même de «mener des actions concrètes» pour se sortir de cette situation. Le constat, excepté l'électrification réalisée en 2001, liste l'école d'Ighil n'Saïd, fermée «depuis presque deux décennies», un réseau d'AEP inexistant, et des routes encore à l'état de pistes non goudronnées. «Ce n'est pas de la sorte que nos enfants seront incités à un retour à la terre». La sentence est celle d'un habitant du village Ighil n'Saïd qui dénoncera les vaines promesses serinées à la veille de chaque élection. Voilà donc l'arrière plan, la face cachée des idylliques rivages de Tighremt, et où l'été jette son flot d'estivants, déridés sous l'emprise de ce «paradis». La fédération d'Iâmranene, mettant en exergue ces potentialités touristiques, voudrait que ne soient pas ignorées les contraintes supportées par les villageois, interpellant les premières autorités de la wilaya pour une «sérieuse prise en charge» de sa demande de désenclavement.