Les habitants de Skikda sont-ils devenus une « entité négligeable » aux yeux des responsables de l'AADL ? Les bénéficiaires de l'unique programme local de location-vente sont-ils en droit, oui ou non, d'être informés quant à la fin de leur galère qui dure tout de même depuis plus de quatre années ? Pourquoi les responsables de l'AADL s'obstinent-ils tant à fermer toutes les portes à la presse ? Y a-t-il anguille sous roche ? A deux reprises, un groupe de citoyens a adressé à notre bureau des lettres dans lesquelles il demandait à ce que El Watan les informe des dates de réception du programme location-vente de Skikda. Les citoyens voulaient juste connaître les modalités de distribution des 500 logements et des dates retenues. Au mois de février, nous avons pris attache avec le directeur de l'agence AADL de Skikda pour lui dire : « Nous aimerions vous rencontrer pour permettre aux citoyens de connaître l'avancement des chantiers, les dates éventuelles de la distribution des 500 logements et les modalités retenues pour l'attribution. Sans plus. » Le directeur nous répondit : « Je dois d'abord contacter qui vous savez pour avoir son autorisation et je vous rappellerai. » Nous insistons pour lui laisser nos coordonnées sans oser demander l'identité de « qui vous savez ». S'agit-il du DG de l'AADL, du wali ou de... ? Quinze jours après, nous sommes revenus à la charge mais à chacun de nos appels, les secrétaires, très gênées nous répondent que le directeur est absent. Est-ce que ce « qui vous savez » a interdit au directeur de communiquer avec la presse ? On n'en saura rien ! Le 11 mars et alors qu'on accompagnait le wali dans une de ses sorties à la périphérie de Beni Bechir, nous avons rencontré le directeur de l'AADL, venu exposer au sujet d'un programme du logement rural et nous lui avons rappelé qu'il a oublié de nous contacter. « Non, non je n'ai pas oublié, j'ai été très occupé mais je vous appellerai cette semaine. » Trois semaines après, le silence de l'AADL devenait plus explicite. On rappelle mais c'est toujours le même refrain qui revient « le directeur est absent ». Est-ce que c'est El Watan qui gênait ? Non, un confrère d'un quotidien étatique nous apprit qu'il a tout fait pour contacter le directeur de l'agence locale de l'AADL pour le même sujet mais qu'il a essuyé le même refus. Etrange ! Pourquoi refuser de communiquer aux citoyens des informations banales ? Pourquoi lit-on dans la presse et au quotidien des informations relatives aux programmes des autres wilayas alors qu'ici, c'est le mutisme ? Skikda serait-elle une wilaya à part ? Que nous cache-t-on ? Pourquoi rajouter avec ce mutisme à la suspicion des citoyens qui ont fini par admettre que l'AADL voudrait avantager certaines personnes par rapport à d'autres en leur réservant déjà les appartements les mieux situés ? Ils se demandent même si l'AADL procédera par tirage au sort pour attribuer les logements ou si elle... ? Au point où en sont les choses, toutes les suppositions paraissent possibles et la porte reste ouverte à tous les soupçons. Pourtant, le programme a enregistré dernièrement une très grande avancée et l'ossature des immeubles a enfin prit forme. C'est honorable et encourageant et cet acquis aurait plutôt dû inciter les responsables à se donner une quinzaine de minutes pour informer les bénéficiaires qui ont patienté tout de même plus de quatre années pour voir à quoi ressemble un logement construit par les Chinois. Des informations recueillies ici et là avancent sous toutes réserves que les logements devraient êtres distribués au plus tard avant le mois d'octobre prochain. Au sujet d'une première distribution de 200 logements qui était prévue pour ce mois, on laisse comprendre qu'elle a été ajournée pour des considérations non divulguées. Ces informations sont à prendre au conditionnel devant le refus de communiquer nettement signifié par l'AADL de Skikda. Un refus qui s'inscrit en porte-à-faux aux déclarations des responsables centraux de l'AADL qui ne ratent pas une occasion pour réfuter toutes les rumeurs de favoritisme qui entachent le programme. Il vient surtout s'incruster comme un grain de sable dans la nouvelle politique de communication instaurée par le wali de Skikda qui, il faut le reconnaître, a demandé et officiellement aux responsables locaux de faciliter la tâche aux correspondants dans la collecte de l'information. Une directive qui semble ne pas être du goût de l'AADL, a moins que l'agence de Skikda soit une propriété privée. Qui sait, à Skikda tout est possible, tout !