-Raconte-moi ta liberté : ouvrage collectif de création Les jeunes éditions Sencho semblent se spécialiser dans les ouvrages collectifs et la découverte de jeunes talents. Leur premier titre, Esprit Bavard, avait attiré l'attention par son contenu et sa forme. A travers de nombreux textes journalistiques ou créatifs, ainsi que des séries de photographies d'art (dont de magnifiques noir et blanc), il explorait l'univers culturel algérien de diverses manières. Avec Raconte-moi ta liberté, on retrouve le même esprit, ouvert aux nouveaux, et le même soin apporté à la maquette, aérée, contemporaine. Lancé à partir d'un appel à participation sur le thème de la liberté, induit par la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance, ce projet est devenu une «aventure» pour le groupe de jeunes et de moins jeunes qui, par le texte et l'image, ont interrogé et exprimé le thème. Présentation du livre aujourd'hui, à 15h, à Média Interface, 55 A, rue Larbi Ben Mhidi, Alger. Programme : lecture de textes, intermèdes musicaux et vente. Editions Sencho. Alger. 2012, (collection Guentra) 180 pages. -L'Ane d'or : Apulée de Madaure Voilà un livre que tout Algérien qui lit devrait avoir lu. D'abord parce qu'il est considéré comme le premier roman de l'humanité (vers 125 après J.C) par plusieurs historiens de la littérature. Ensuite, ce qui ne gâche rien, il a été écrit en latin par un de nos ancêtres, un certain Apulée de Madaure (actuellement Mdaourouch, près de Souk Ahras), un vrai Numide de chez nous. Ensuite, c'est d'une lecture à la fois agréable, amusante et instructive. Sous-titré Les Métamorphoses, il raconte la mésaventure d'un jeune homme transformé en âne par une sorcière et tout ce qui lui arrive après d'extraordinaire, de terrible et de scabreux. Apulée était avocat et il a dû lui-même se défendre d'un procès célèbre où on l'accusait d'avoir empoisonné sa riche épouse. Surprise que de trouver son roman en librairie dans une édition algérienne de 2009. Excellente initiative de cette maison inconnue au nom mythologique avec une maquette sympathique, mais hélas quatre pages manquantes ! Editions L'Odyssée. Tizi Ouzou. 2009. 244 pages. -Le retour au silence Mouloud Achour C'est le huitième ouvrage littéraire de cet ancien journaliste culturel, plutôt attaché à la nouvelle et au récit puisque, sur cet ensemble, on ne compte qu'un seul roman, Le vent du Nord, paru à Casbah Editions. Le retour au silence comprend dix nouvelles ou récits qui confirment la prédilection de l'auteur pour ce genre et sa maîtrise des textes plutôt courts qu'il aborde avec une écriture classique qui peut ravir les amateurs du genre. Cet attachement aux canons de la littérature ne produit pas un style ampoulé ou vieillot, car il sait aussi recourir à des rythmes plus modernes, à des phrases nominales, etc. Ses nouvelles dégagent des accents autobiographiques, une odeur de vécu qui donnent aux narrations un relief particulier. Se passant en Algérie ou à l'étranger, elles se laissent lire avec l'aisance que procurent les lectures dont l'ambition est avant tout de raconter à l'autre. De confier plus que de se confier. Un auteur discret qui mérite d'être lu. Casbah Editions. Alger. 2009. 208 pages.