A défaut de majorités absolues et compte tenu des modifications apportées au code communal, les partis politiques en lice à Oran restent dans l'expectative. C'est la conclusion qui se dégage des avis recueillis hier après l'annonce des résultats. «Nous aurions aimé qu'il y'eu des majorités absolues, car c'est plus facile pour la gestion», a déclaré Kada Benatia, secrétaire général du RND, pour qui, connaissant les retournements de veste qui caractérisent beaucoup d'élus, les alliances qui vont se tisser pour les désignations des APC seront très fragiles. «Pour notre part, nous allons nous rapprocher des élus qui nous sembleront les mieux placés pour répondre aux aspirations de la population», a-t-il ajouté. A titre d'exemple, à l'APC d'Oran, sur une quarantaine de sièges, le FLN n'en a gagnés que 14 (contre 5 pour le RND qui a acquis des majorités relatives dans d'autres communes), une majorité très relative qui n'augure rien de bon pour le parti de Belkhadem, car beaucoup de formations politiques seront tentées de se débarrasser d'une hégémonie sur la gestion de la ville d'Oran ayant duré près de 10 ans. Les nouveaux élus en sont conscients et les tergiversations sur les stratégies à adopter ont déjà commencé. «Ces résultats sont un désaveu flagrant pour le secrétaire général du parti, Abdelaziz Belkhadem, qui a affiché un optimiste démesuré la veille du scrutin», a indiqué un nouvel élu FLN qui ambitionne déjà de se porter candidat à la présidence de l'APC à la place du candidat tête de liste. «Ce sera très difficile et le choix sera décisif», tranche-t-il. «Il est encore trop tôt pour nous prononcer sur cette question et, du fait que nous-mêmes nous sommes sortis relativement majoritaires dans plusieurs communes, la question des alliances sera étudiée de manière globale, ce qui suppose des négociations au préalable», a par contre indiqué Mohamed Zerrouki, président du FNL, un parti issu d'une scission du FNA et qui a réussi à décrocher 4 sièges à l'APC d'Oran contre 5 pour le PT et 5 pour le front El moustaqbal (tout nouveau parti représenté à Oran par un ancien maire de la ville mais qui ne s'est pas présenté). La surprise vient du MPA, le parti de Amara Benyounes qui a acquis 6 sièges, sans doute grâce à la contribution de Mme Lazouni qui a mené une campagne électorale intéressante en tant que seulement tête de liste. De telles mosaïques sont enregistrées dans la quasi-totalité des 26 APC que compte la wilaya. La vraie surprise vient du parti MJD qui a réussi un coup de force à l'APW avec 8 sièges, juste derrière le PT (9 sièges) et les traditionnels FLN (24) et RND (14). A noter que ces résultats sont donnés par les partis eux-mêmes en attendant la confirmation officielle. «Il n'est pas sûr, déplore un élu APN, que la course aux alliances se fera sur la base de convictions», sous entendant, encore une fois, l'entremise de l'argent.