Le célèbre artiste algérien, Akli Yahyaten, qui a à son actif cinquante ans de chansons, est passé jeudi à la Chaîne II de la Radio algérienne, après une « rupture » avec le plateau radiophonique de près de 30 ans. La soirée était mémorable et pleine d'émotion. Dans la salle des spectacles de la Radio nationale, Akli Yahyaten est tout content de retrouver son public. Invité jeudi de l'émission mensuelle Tibougharin, diffusée en live par la Chaîne II, ce grand maître à « la gueule de métèque », comme l'écrivait Rachid Mokhtari, a exprimé sa « joie » de revivre l'ambiance de la Chaîne II. « Cela fait près de 30 ans que je ne suis pas venu à la radio. Aujourd'hui, je suis comblé de joie. C'est un moment inoubliable », lâche-t-il d'emblée. Akli Yahyaten a doublement émerveillé son public. D'abord par sa simplicité et sa modestie. Ensuite par sa mandoline, son luth et sa voix audible. Malgré l'âge, Akli Yahyaten se tient debout et garde toujours sa forme et son dynamisme... mais surtout sa bonne réputation. Durant trois heures, il a produit quelque douze belles chansons puisées de son riche patrimoine artistique. Entre de courtes discussions avec l'animateur de l'émission, Arezki Azzouz, où il revenait sur ses débuts dans le milieu artistique, cet enfant célèbre d'Aït Mendès n'a pas hésité à convoquer son passé de « guerrier » à travers la chanson kabyle en particulier et la chanson algérienne en général. C'est avec Thamourthiw thamourth idhourar (ô mon pays, pays des montagnes), l'une de ces plus anciennes, pour ne pas dire la première de ses chansons, qu'il entama son spectacle. A travers cette chanson, Akli Yahyaten vante la grandeur de l'Algérie qui a su vaincre le colonialisme. Sans tarder, il chantera l'immémoriale chanson en arabe dialectal Ya l'menfi, qui continue aujourd'hui d'émerveiller le public algérien au point qu'elle est devenue une sorte de slogan pour la jeunesse algérienne. Cette belle chanson a été reprise par 1,2,3 Soleil réunissant cheb Khaled, Rachid Taha et Faudel. Le public présent dans la salle était sublimé. Akli Yahyaten chanta encore Jahegh bezzaf damezziane (Je me suis exilé à un jeune âge), qui a marqué ses débuts d'artiste. La soirée s'est poursuivie avec des chansons rythmées, comme Sahragh fellam tseghanigh, Marough ayghar, A âmi l'Hocine ainsi que la célèbre chanson qu'il a composée en 1965, à savoir Zrigh zin di Michelet. La présence de ses filles dans la salle a constitué un grand moment pour lui qui a vécu longtemps loin de sa famille. Aussi un enregistrement de son fils qui chantait, passé en direct, l'a surpris. La soirée s'est terminée avec A Tharmant, demandée par le public. Avant d'entrer dans la salle, Akli Yahyaten a reçu une médaille et un diplôme de reconnaissance de la part du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cette récompense lui a été transmise par le président de l'Association algérienne des militants de la Fédération de France, M. Benyounès, en guise de reconnaissance pour sa contribution dans la lutte pour l'indépendance de l'Algérie. Beaucoup de ses amis sont venus, notamment Aït Menguellet. Tibougharin, émission radiophonique live, diffusée mensuellement sur les ondes de la Chaîne II, animée et présentée par Arezki Azzouz