Le FFS est écarté de fait, puisqu'il est le principal adversaire du FLN à l'APW. Après le verdict des urnes, voici venu le temps des tractations. La majorité absolue n'étant pas acquise, place aux alliances devant garantir une gouvernance confortable éloignant de fait le spectre des blocages. Les situations d'éparpillement de la présence partisane, qui s'illustrent à travers le verdict des urnes, aussi bien au sein de l'APW qu'au sein de nombreuses municipalités, imposent le jeu d'alliances. A Béjaïa, les négociations semblent bien avancer entre, d'une part le FLN qui veut reconquérir la présidence de l'APW et d'autre part, le RCD qui souhaite intégrer l'exécutif communal de Béjaïa. Les états-majors locaux de ces deux partis s'attellent à la recherche d'une solution qui tenderait à la concrétisation du souhait des uns et des autres. Sans attendre les orientations des directions nationales, le FLN et le RCD de Béjaïa ont entrepris des contacts qui, selon certaines sources, tendent vers l'aboutissement qui permettra au FLN de présider aux destinées de l'APW et au RCD de se placer en bonne position au sein de l'exécutif communal. Une réunion a regroupé, avant-hier, les représentants des deux formations autour d'une alliance, première du genre. Pour que le FLN puisse accéder à la tête de l'APW, il a besoin de l'apport des onze voix des élus RCD qui s'ajouteront à ses dix voix en vue d'une majorité qui placerait «out» le FFS avec ses 16 élus. En contrepartie, le RCD aurait exigé la vice-présidence de l'APC de Béjaïa sachant que la présidence revient de droit au FLN, parti relativement majoritaire. La situation de l'Assemblée communale de Béjaïa est un remake de celle de 2005 où aucune formation n'avait eu une franche majorité. Le FLN avec 5 sièges devance le FFS, le RCD, le PT et le FNA avec quatre sièges chacun et enfin le RND avec 2 sièges. Les discussions pour asseoir l'exécutif seront, à n'en pas douter, difficiles et longues. Autant la présidence revient par la force de la loi au FLN, autant ce dernier a besoin d'au moins 12 élus pour constituer son exécutif. Si les tractations avancent bien avec le RCD, rien n' a filtré sur l'autre partenaire. On sait déjà que le RND avec ses deux siège ne peut pas faire l'affaire, aussi les regards sont braqués vers le FNA et le PT. Le FFS est écarté de fait puisqu'à l'APW il sera le principal adversaire. Si de telles tractations aboutissent, cela ferait l'effet boule de neige dans les autres communes de la wilaya. Le RCD comptera, en effet, sur l'appui du FLN pour, notamment prendre les commandes dans les communes où il est en ballottage favorable. En outre, cette alliance lui permettra de constituer l'exécutif dans les communes où il détient une majorité relative. L'inverse serait valable pour un FLN, qui doit aussi se procurer la majorité qui lui fait défaut pour administrer les communes que le citoyen lui a confiées. Le parti de Saïd Sadi et celui de Belkhadem comptent de nombreuses municipalités où la victoire n'a été acquise que d'une courte tête, par seulement un siège de différence. Afin d'éviter les blocages qui ont longtemps pénalisé les communes sortantes, le FLN et le RCD veulent devancer ces éventualités. C'est cela aussi l'attente des citoyens.