Les résultats, qui ne donnent la majorité à aucun parti, imposent le jeu des alliances pour éviter les situations de blocage. Les élus qui détiennent ces majorités seront obligés de composer. Mais comment et avec qui ? Les réponses que nous avons pu recueillir auprès des états-majors politiques au niveau de Tizi Ouzou sont pour le moins mitigées. Pour M. Boudiaf, président du bureau régional du RCD, “la problématique des alliances politiques relève des prérogatives de la direction nationale. Une fois cette question tranchée par la direction du parti, le bureau régional se chargera de sa mise en œuvre avec éventuellement des adaptations aux différentes spécificités”. “le RCD ne sera pas un facteur de blocage dans ces nouvelles assemblées ; l'intérêt du citoyen primera toujours”, dira encore le responsable du parti de Saïd Sadi. C'est pratiquement le même avis qu'émet le porte-parole de la Fédération du FFS. “Cela dépend de la direction nationale qui, avant de trancher cette question d'alliance, prendra en considération le point de vue des structures de base du parti”, affirme Salem Boudjemaâ avant de nuancer : “Le discours politique du FFS doit être cohérent avec la gestion des collectivités. Nous prenons acte du choix de la population et le FFS respectera sa volonté.” Concernant l'APW de Tizi Ouzou, M. Boudjemaâ annonce une réunion des 15 élus du FFS pour cette semaine. Cette histoire d'alliance sera sans doute à l'ordre du jour. Selon notre interlocuteur, dans tous les cas de figure, “nos élus ne seront jamais un élément bloquant dans la gestion des assemblées locales”. À propos des priorités des nouveaux élus, le responsable de la formation de Hocine Aït Ahmed dit avoir la conviction que les édiles du FFS vont permettre aux APC de retrouver leur stabilité politique. “Une chose est sûre : nos élus vont travailler dans l'intérêt du citoyen”, conclut Boudjemaâ qui est également élu à l'APW. “L'une des priorités des élus RCD est de s'attaquer en urgence aux petites choses qui empoisonnent la vie de nos concitoyens pour leur redonner confiance et espoir. Cela ne nécessite pas de gros moyens. Ensuite, nous allons classifier les besoins des populations par priorité”, renchérit le responsable du RCD. “Les alliances se feront sur la base des intérêts des citoyens et de la région. Donc pas forcément avec les partis de l'alliance présidentielle”, estime pour sa part Saïd Lakhdari, chargé de la communication à la mouhafadha provisoire du FLN de Tizi Ouzou. Et d'ajouter : “comme priorité, nous allons mettre en application dans l'immédiat le programme qu'on a présenté lors de la campagne électorale, notamment l'amélioration du quotidien du citoyen.” Le RND, lui, préfère temporiser pour voir venir. “Il y a des recours qui sont déposés au niveau de la Chambre administrative. Il est prématuré de parler d'alliance, on préfère temporiser”, se contente de répondre Rabah Afir. Le RND est doté de quatre majorités, dont deux relatives à Boudjima et Aïn El- Hammam. “Ça avance vers des alliances ; il y a pour le moment un travail de coulisses qui se fait”, nous informe le député du RND. Sur la totalité des APC, les quatre partis politiques que sont le FFS, le RCD, le FLN et le RND sont absolument majoritaires dans dix-huit communes, alors que les indépendants détiennent trois majorités absolues. Ce qui veut dire que des alliances seront nécessaires dans pas moins de quarante-six APC, en su de l'assemblée régionale. YAHIA ARKAT