La configuration des nouvelles assemblées élues dans la wilaya de Tizi Ouzou laisse envisager que des compositions entre les élus des différents partis sont inévitables. L'APW et une quarantaine d'APC sont obligées de contracter des alliances pour leur permettre de fonctionner normalement et éviter des situations de blocage. Les nouveaux élus vont se retrouver en assemblée au plus tard la semaine prochaine, selon la réglementation. Si pour les Assemblées communales, les alliances se feront au cas par cas, selon les responsables du FFS, du RCD et du FLN, en revanche pour l'APW, ce serait une alliance « politique », précisent-ils. Pour les responsables locaux des trois partis contactés hier, c'est le stand-by. Rabah Brahimi, fédéral du FFS, déclare : « Au niveau de l'APW, rien n'est encore décidé. Ce seront les instances nationales du parti qui auront à tracer les contours des alliances en nous donnant les orientations. Mais, d'ores et déjà, nous estimons que ce sont des éventualités à ne pas écarter. » Même avec le RCD ? Le responsable du FFS, répondra : « C'est la direction nationale qui prendra la décision qu'elle jugera bénéfique pour la région », dit-il. Pour rappel, lors de la dernière campagne électorale, Karim Tabbou, cadre national du FFS, a usé de termes très virulents envers le RCD. Dans de nombreux meetings, il avait même conseillé à Saïd Sadi de réintégrer le FFS. Et, c'est ainsi qu'à Tizi Ouzou, l'on évoque avec insistance le « deal » déjà scellé entre le FFS et le FLN pour diriger l'APW. Dans cette assemblée, le parti d'Aït Ahmed a obtenu 15 sièges, celui de Belkhadem 11, à égalité avec le RCD. Boussad Boudiaf, co-président du bureau régional du RCD, dira : « Dans notre conception, les alliances sont d'abord politiques avant d'être arithmétiques et par conséquent, elles relèvent de la direction du parti. Concernant, l'APW, tout dépend de l'attitude du FFS dans ces alliances. Si ce parti s'allie avec le FLN, alors la population saura à quoi s'en tenir. » De son côté, Saïd Lakhdari, chargé de la communication au FLN infirme toute tractation avec le FFS. « Pour le moment, nous n'avons rien convenu avec le FFS. Dans tous les cas, c'est notre direction nationale qui prendra les décisions dans ce sens. » L'APW constitue en tout cas un test grandeur nature quant aux suites à donner à cette question d'alliances. Le président de l'APW est élu en présence du wali et d'un magistrat à bulletin secret. Chaque parti a le droit de présenter un candidat à la présidence, et c'est là que la nécessité de report de voix s'impose en l'absence d'une majorité absolue. Les responsables des trois partis que nous avons contactés annoncent que la direction nationale de leur structure se réunira avant la fin de semaine pour « analyser les résultats et étudier toutes les approches politiques possibles », dit encore Boussad Boudiaf. Concernant, les alliances au niveau communal, le FLN se dit prêt « à s'allier avec tout le monde pour l'intérêt de la commune », le RCD préfère attendre les directives de l'exécutif national alors que le FFS « n'envisage aucune possibilité d'alliance, car il s'agira de la gestion des affaires des collectivités locales », a indiqué Rabah Brahimi.