L'Assemblée de wilaya (apw) de Tizi Ouzou, ainsi que la plus importante et convoitée APC dans cette région, à savoir celle du chef-lieu de wilaya, seront installées officiellement en ce début de semaine. Les résultats obtenus par les principaux partis politiques, FFS, FLN, RCD et plus ou moins le RND, à l'issue du scrutin du 24 novembre dernier, laissent facilement comprendre que la cohabitation au sein de ces deux assemblées sera des plus difficiles et que les risques de blocages ne sont pas du tout à exclure. À deux jours de l'installation de cette APC et à trois jours de celle de l'APW, aucune alliance concrète entre ces partis politiques n'a encore vu le jour. Contactés hier à ce sujet, leurs responsables locaux sont restés aussi vagues qu'ambigus dans leurs réponses. Rabah Aïssat, tête de liste du parti FFS, qui a obtenu une majorité relative avec 15 sièges, dit avoir entrepris des contacts avec certaines formations politiques, qui ont obtenu des sièges à l'APW mais n'avoue qu'aucune alliance n'est sérieusement concrétisée jusque-là. Mais ce président d'APW destitué en juillet dernier, dans le cadre de la dissolution des assemblées locales en Kabylie et ensuite reconduit par le FFS sur sa liste aux élections du 24 novembre dernier, se veut toutefois rassurant quant à l'aboutissement de cette alliance rendue inévitable par les résultats obtenus par ses adversaires. “L'alliance n'est pas encore concrète mais nous sommes sur la bonne voie”, a-t-il déclaré. Mais avec qui ? Aïssat ne veut rien dévoiler “pour la bonne marche de sa démarche”. Du côté du FLN, qui a obtenu 11 sièges à l'APW, on se veut aussi rassurant mais discret. Le chargé à la communication au sein de ce parti, Saïd Lakhdari, dit qu'une alliance avec le RND et le PT, qui ont obtenu 5 sièges chacun, est envisagée mais affirme qu'elle n'est pas encore concrétisée. Au RCD, qui a obtenu le même nombre de sièges que le FLN à l'APW, l'on se veut plutôt serein et pas trop chaud aux alliances. “On ne répond à une alliance que s'il y a une demande dans ce sens, et pour le moment, aucune demande ne nous a été faite”, nous a expliqué hier le président du bureau régional du RCD, Boussad Boudiaf avant d'ajouter : “Nous nous préparons en tant que parti politique et avec nos propres élus et notre candidat.” La situation, telle qu'elle se présente, s'annonce délicate et tout pronostic n'est pas facile à établir. C'est sans doute le jeu des alliances qui déterminera la bonne ou la mauvaise marche de l'APW et sa capacité à répondre aux attentes d'une population qui ne cesse de nourrir l'espoir de voir enfin une institution, par sa stabilité et sa cohésion, capable de jouer un rôle dans le développement de cette région qui a énormément souffert depuis le début des événements de Kabylie en 2001. Avec les mêmes formations politiques et la même majorité relative, l'APC de Tizi Ouzou sera soumise au même jeu des alliances. La présidence de cette APC reviendra, chose sûre, au FFS qui a obtenu 5 sièges contre 4 pour le RCD, 4 pour le FLN et 4 pour le RND, mais la bonne marche de cette APC dépendra, tout comme l'APW, de la capacité des élus, de couleurs politiques différentes, à s'unir et travailler dans la cohésion tout comme l'a souhaité le wali qui n'a cessé de le répéter, lors de l'installation des 21 APC des chefs-lieux de daïras, et aussi la population qui attend une véritable prise en charge de ses préoccupations. Conscients de leurs missions, les élus et les responsables des partis politiques ne semblent pas lésiner sur les efforts afin de concrétiser ces alliances, mais rien ne semble acquis jusque-là. C'est du moins ce qu'ont déclaré les responsables locaux des partis concernés, qui ont démenti les rumeurs circulant jusque-là à Tizi Ouzou au sujet de certaines alliances donnée comme officielles. Samir Leslous