Le deuxième Festival international du film d'Alger (FICA) aura lieu à la salle Ibn Zeydoun et à la Cinémathèque d'Alger. Zindeeq, le dernier long métrage du palestinien Michel Kheleïfi, lancera, demain jeudi, à la salle Ibn Zeydoun à l'Office Riad El Feth, la deuxième édition du Festival international du film d'Alger (FICA) et ses journées du film engagé. Le FICA se déroulera jusqu'au 13 décembre 2012. Au programme, dix longs métrages, dont huit en compétition, et treize documentaires. Les documentaires seront projetés à la cinémathèque d'Alger (rue, Larbi Ben M'hidi) à partir de 15h. Il s'agit, entre autres, de L'Afrique, des ténèbres à la lumière de Lamine Merbah (Algérie), L'Algérie nouvelle, on y croyait de Chloé Hunziguer (France), Indochine, sur les traces de ma mère de Idrissou Mora- Kpai (Bénin), Armadillo de Janus Metz Pederson (Danemark), La moudjahida et le parachutiste de Mehdi Lallaoui (France), Thala, rébellion éternelle de Adel Bakri (Tunisie) et Will the real terrorists please stand up ? (Les vrais terrorsites se lèvront-ils ?) de Saul Landau (Cuba-Etats-Unis). Pour les longs métrages, de récentes productions sont programmées tant en compétition qu'en hors compétition. Outre Zindeeq de Michel Kheleïfi, il y aura Yema, le dernier long métrage de Djamila Sahraoui (Algérie), Nostalgie de la lumière de Patricio Guzman, La pirogue de Moussa Touré (Sénégal), Wilaya de Pedro Perez Rosado (Espagne), Rengaine de Rachid Djaïdani (France), Dias de gracia de Everardo Gout (Mexique), et César doit mourir Pablo et Vittorio Taviani (Italie). «La présence de ces films s'explique par le critère de qualité», a précisé, hier lors du conférence de presse, Zahia Yahi, commissaire du Festival. «Nous avons choisi des films qui se sont également intéressés à la guerre de Libération nationale, mais aussi des films liés à la récente actualité internationale», a indiqué Ahmed Bedjaoui, président d'honneur du festival. Le Festival rend, cette année, trois hommages au réseau de cinéastes palestiniennes Shashat, le cinéaste greco-français Costa Gavras, et la poétesse et journaliste française Madeleine Riffaud. «Le réseau Shashat est admirable. Il est constitué de femmes cinéastes vivant à Ramallah. On peut tous imaginer les conditions difficiles dans lesquelles elles travaillent. Cet hommage vise non seulement à saluer le courage des cinéastes palestiniennes, mais aussi la qualité exceptionnelle de leur travail. Nous devons prendre acte de l'existence de ce réseau et de saluer leur combat quotidien», a souligné Zahia Yahi. Ahmed Bédjaoui a précisé, de son côté, que le réseau Shashat va être représenté par un formateur de grand talent, Abdessalem Chehata. «Il a encadré des ateliers de formation pour de jeunes femmes cinéastes», a-t-il dit. Pour Zahia Yahia, Madeleine Riffaud, ancienne journaliste à L'Humanité, est une femme remarquable de 84 ans. «Nous ne la connaissions pas jusqu'à ce que l'on découvre le documentaire de Phillippe Rostan, Les 3 guerres de Madeleine Riffaud. (Documentaire qui sera projeté). Le parcours de cette femme a commencé avec un acte de résistance en plein cœur de Paris. Elle avait tiré sur un officier nazi, a été arrêtée, puis échangée contre un nazi. Elle avait écrit des poèmes en prison, avait travaillé en tant que correspondante de guerre au Viêtnam puis en Algérie. Là, elle avait échappé miraculeusement à l'attentat de l'OAS. Nous avons lu ses articles de l'époque et il nous a semblé important de lui rendre hommage. Elle avait porté la voix de l'Algérie combattante», a-t-elle expliqué. A la clôture du festival, Costa Gavras sera à Alger pour présenter son dernier film Le capital, projeté en hors compétition. «Costa Gavras est un cinéaste de conviction. Tout le monde connaît la filmographie et l'engagement de Costa Gavras», a noté Zahia Yahi. Pour la compétition, autant pour les longs métrages que pour les documentaires, le commissariat du FICA a prévu deux distinctions : le grand prix et le prix du jury. Le jury «fictions» sera présidé par le journaliste et critique Djameleddine Merdaci, celui des «documentaires» sera dirigé par Kamel Dahane. Membre du jury aussi, le critique italien de La Republica, Mario Serenellini, présentera le dernier film des frères Taviani. Au programme figurent aussi deux tables rondes prévues à la salle Frantz Fanon à l'Office Riad El Feth La première s'interrogera sur les frontières thématiques du cinéma engagé. La deuxième table ronde s'intéressera à la vision qu'ont les jeunes cinéastes algériens sur la guerre de Libération nationale. Ahmed Bedjaoui a annoncé que pour la première fois en Algérie, la projection des films se fera à la salle Ibn Zeydoun en format numérique DCP (Digital cinema package) à l'occasion du festival. Cette forme évoluée de projection est utilisée actuellement dans la plupart des pays. Les salles européennes doivent être équipées en DCP avant juin 2013. «Le programme du ministère de la culture prévoit la récupération des salles de cinéma. Le ministère se bat depuis dix ans pour le faire. Les nouvelles APC doivent comprendre qu'il est temps de céder les salles de cinéma fermées ou dévoyées à d'autres fonctions. Notre idée est de former des gestionnaires, leur donner des cahiers de charges et de leur dire bonne chance après avoir équipé les salles. Il est prévu d'équiper les salles des dernières technologies», a appuyé Zahia Yahi. Selon elle, la presse et les professionnels peuvent rencontrer chaque jour, à partir de 10h, à la salle Ibn Zeydoun, les réalisateurs dont les films ont été projetés la veille.