Unique œuvre caritative en son genre à travers la wilaya, le resto du cœur de «Dar El Ihsane» a ouvert ce 2 décembre pour la deuxième année consécutive. Il le demeurera tout l'hiver au profit des SDF et des nécessiteux. Cette initiative est à l'actif de l'association des personnes âgées, une association fondée en 1999 et dénommée ainsi parce qu'elle l'a été par des personnes du 3ème âge, tous des retraités refusant de rester inutilement inactifs. Elle n'a d'ailleurs admis en ses rangs qu'à titre exceptionnel un moins de 60 ans parce qu'il s'est rendu plus qu'utile. Par ailleurs, à la différence de toutes celles qui investissent l'action charitable, l'autre caractéristique et non des moindres de cette association réside dans le fait de compter essentiellement sur les contributions des particuliers plutôt que sur l'aide étatique, un soutien qu'elle ne dédaigne pas au demeurant quand il se présente. Ainsi, la semaine dernière n'ayant pu compter sur un bus de la DAS pour permettre à 80 petits vieux de réchauffer leurs vieux os et de s'extraire de leur train-train, elle a dû en louer un. C'est que les bus de la solidarité nationale affectés au transport scolaire ne peuvent être libérés que les jours fériés. Or, en ces jours-là, les bains thermaux, comme celui de Bougherara, connaissent une affluence record, ce qui ne fait l'affaire des excursionnistes. En outre, l'association des personnes âgées, contrairement en beaucoup d'autres, se tient à l'écart de la politique comme elle évite de monnayer électoralement sa charité aux familles nécessiteuses. Grâce à cette crédibilité, sa «Dar El Ishane», une bâtisse neuve, avait été réalisée il y a une dizaine d'années sur fonds publics, et mise à sa disposition par les autorités locales. De la sorte, elle n'est pas utilisée seulement en période de Ramadhan mais toute l'année durant au gré des fonds et des dons qu'elle arrive à engranger. A ses bienfaiteurs, elle demande essentiellement des subsides en nature, une façon de les rassurer sur la destination exacte de leurs donations. Certains d'entre ceux-là ayant appris que le resto du cœur a ouvert, se sont déjà manifestés. «Il nous manque une seule chose», explique Benkhal Mimoun, le moins de 60 ans de l'association : «Que les pouvoirs publics nous construisent une cuisine à l'extérieur de «Dar el Ihsane» de façon à libérer de l'espace dans la salle commune qui fait office de salle polyvalente et de réfectoire. Pour cette dépendance, nous disposons d'un espace dans la cour, une cour qui d'ailleurs mérite d'être réhabilitée pour en faire un lieu de convivialité. En fait, ces travaux que nous souhaitons faisaient partie du projet avant sa réalisation».