La commune de Bordj Emir Khaled (sud-est de Aïn Defla) a enterré, jeudi dernier, une fillette décédée après avoir été mordue par un chien enragé, nous a confirmé un médecin exerçant dans le secteur public, qui se dira malheureux que l'on puisse mourir encore du virus de la rage en 2006. Mais en dehors des circonstances dramatiques de ce décès et de la détermination de certaines personnes évoluant dans les pouvoirs publics à vouloir dissimuler la vérité, on retiendra l'essentiel, à savoir que c'est le deuxième cas de rage humaine ayant entraîné la mort des victimes enregistré dans la wilaya en l'espace de quelques jours. Par ailleurs, diront nos interlocuteurs, les morsures animales se multiplient en plus de cas de rage bovine et canine signalés ces derniers temps dans plusieurs localités, alors que les services concernés ont enregistré pour l'année 2005, 41 cas de rage animale, selon un rapport récent. Du coup, les services municipaux sont montrés du du doigt. A ce propos, un membre du conseil médical de l'APC de Khemis Miliana relèvera que les membres du conseil ont à maintes reprises attiré l'attention des autorités locales sur le phénomène des chiens errants dont la prolifération prend une ampleur alarmante, mais poursuivra le médecin, la réponse revient comme un leitmotiv : « Nous n'avons pas de munitions. » Récemment encore, des élus au sein de l'APW ont soulevé le même problème. C'est dire l'urgence de la situation. Par ailleurs, ajoutera notre interlocuteur, il s'agit de guérir le mal à la base en procédant à l'abattage des animaux errants de façon permanente et non occasionnelle, car, fera-t-il remarquer, focaliser tous les efforts sur le vaccin antirabique (VAR) n'est pas la solution idéale tant les services concernés peuvent être confrontés aux ruptures de stocks, lesquels ne sont pas disponibles dans toutes les communes. Ce qui pose le problème d'une prise en charge rapide et efficace. En attendant, les animaux errants prolifèrent en milieu rural et urbain, encouragés par le manque d'hygiène. Ainsi, 4086 cas de morsure animale ont été enregistrés en 2004, sachant qu'un grand nombre n'est pas déclaré, selon un membre de la commission de la santé à l'APW. En outre, il y a lieu d'ajouter que la prise en charge des patients a coûté au secteur, plus de 412 686 DA en 2004. Devant cette situation, les responsables envisagent-ils des mesures urgentes après ce deuxième décès ? On le saura dans les prochaines heures. Mais on ne manquera pas de souligner l'attitude arrogante, jeudi dernier, au secteur sanitaire de Khemis Miliana du directeur des études, lequel nous accusera de faire du radio-trottoir. Mais à qui profite la rétention de l'information ? Sûrement pas à un secteur qui a plus que jamais besoin du soutien de tous.