Des infrastructures sont utilisées comme centres de commerce ! Le ministre de la Jeunesse et des Sports s'est rendu, jeudi dernier, dans la wilaya de Tipasa pour découvrir d'abord les infrastructures sportives de la wilaya, et ensuite s'enquérir de l'état de son secteur. Une autorisation de programme d'un montant de 672 millions de dinars avait été allouée pour entamer la 3e phase du projet du parc omnisports de Koléa. Cela consiste en la réalisation d'un hôtel, d'une salle de conférences, d'une salle de sport, d'un bloc sanitaire pour le public, d'un bloc administratif et de vestiaires. La capacité actuelle du stade de football de Koléa est de 9000 places. D'après une estimation administrative des travaux de réaménagement des gradins, ce stade pourra atteindre une capacité de 20 000 places et son coût va s'élever à 644 millions de dinars. Mais le plus important, lors de la halte du membre du gouvernement à Koléa, c'est le fait qu'il a décidé d'affecter temporairement le responsable de l'entretien de la pelouse du stade de Koléa au stade du 5 Juillet. «Est-ce difficile d'entretenir le gazon du stade du 5 Juillet ?», demande-t-il au jeune technicien supérieur en production végétale.«Non, Monsieur le ministre, lui répondit-il, avec tout l'équipement que nous possédons ici à Koléa.» Mohamed Tahmi rétorque : «voyez-vous, s'il y avait réellement une volonté d'entretenir et de préserver le gazon du stade du 5-Juillet, nous aurions pu éviter la catastrophe de la rencontre amicale de notre équipe nationale contre celle de la Bosnie», déclare-t-il. Quant au wali de Tipasa, Layadi Mostefa, il avait mis l'accent sur les aménagements à faire pour faciliter la sortie, dans de meilleures conditions, des supporters du stade de football de Koléa. «Une rencontre de football devrait être un spectacle qui accueille les familles avant tout», indiquera le ministre. Le ton est donné pour cette visite ministérielle. Après un détour au chantier du Centre national de regroupement sportif (badminton, haltérophilie, lutte, karaté, judo, gymnastique), situé à proximité du parc omnisports de Koléa, d'une capacité d'hébergement de 200 lits. Le wali de Tipasa a proposé la réalisation de logements au profit des entraîneurs des élites dans ce Centre national sportif. Mais c'est au niveau du Centre de regroupement et d'entraînement des athlètes de l'aviron, au barrage de Boukerdane (Sidi Amar), que Mohamed Tahmi est sorti de ses gonds. Une magnifique infrastructure, qui aura coûté plusieurs dizaines de millions de dinars, qui se trouve, hélas, dans un état incroyable de déliquescence, complètement abandonnée. Les infrastructures sportives sont inhospitalières. «Je constate que la fédération de l'aviron est totalement défaillante, donc c'est à la DJS de Tipasa de le prendre en charge. Il y aura la formation des athlètes, d'une part, et d'autre part, comme le propose Monsieur le wali, cette infrastructure et son site devront être mis à la disposition des jeunes de cette belle région, pour créer des clubs d'aviron et aussi au profit des familles pour le pique-nique, d'autant plus que Monsieur le wali vient de s'engager pour financer l'acquisition des équipements et le transport des élèves vers ce site. Il n'est plus question de voir cette infrastructure entre les mains de la fédération de l'aviron dirigée par un président qui vit à l'étranger, selon mes informations», assure- t-il. Le membre du gouvernement a relevé les erreurs lors de son périple à Tipasa en visitant les piscines et le centre de tir sportif. «L'avenir du sport national réside dans la formation, puisque nous possédons les infrastructures, et non pas dans l'entretien des équipes seniors», dit-il. Il a également mis l'accent sur la correction de la trajectoire en matière de conception dans la construction et la gestion positive de toutes les infrastructures de son secteur, de véritables joyaux, au profit des jeunes. «Il y a des infrastructures sportives qui sont utilisées à des fins commerciales, elles sont détournées de leurs objectifs initiaux. L'Etat souhaite que la pratique sportive au profit des masses de jeunes soit effective, toutes nos infrastructures sont ouvertes aux citoyens», conclut-il. Quant au DJS de Tipasa, il n'a jamais été question de sa mutation à Blida, nous explique un haut cadre du MJS.