Ces derniers temps, avec l'introduction des carrefours en giratoire, certains automobilistes semblent avoir perdu le nord. Et pourtant, c'est si simple. On pourrait même dire enfantin si les enfants avaient le droit de conduire ! Qu'en est-il, et pourquoi certains conducteurs ne se retrouvent pas et veulent coûte que coûte appliquer la classique priorité à droite ? Il est vrai que dès qu'il y a une nouveauté, les gens ont tendance à la rejeter et à s'accrocher à la bonne vieille priorité à droite traditionnelle et classique (si seulement ils la respectaient). Le chroniqueur avait eu l'occasion de rencontrer ces fameux giratoires en Allemagne dans les années soixante-dix, avec l'introduction de la priorité à gauche dénommée «kreis vorvahrt», qui veut dire «priorité au cercle» tout simplement. Par la suite, cela a été introduit en France à titre expérimental, et après une année cette règle a été généralisée au vu des résultats positifs constatés par cette mesure dénommée «priorité à l'anneau», c'est-à-dire que les véhicules qui sont déjà dans le cercle giratoire sont prioritaires par rapport à ceux qui voudront y entrer. La mesure est excellente lorsqu'elle est respectée, parce que les véhicules en attente, au lieu d'être concentrés à l'intérieur du giratoire et créer un bouchon, sont dispatchés dans les différentes branches extérieures du giratoire (imaginez la place de l'Etoile, à Paris, pour ceux qui la connaissent). Et alors, où est le problème ? Si l'on se réfère au code de la route, il stipule (décret 04-381), «Art.90 : Les usagers de la route doivent respecter, en toutes circonstances, les indications résultant de la signalisation établie.» Et également le décret 04-381 : Art.21 : «Sauf indications contraires, tout ouvrage, borne, terre-plein ou monument constituant un sens giratoire, établi sur une chaussée, une place ou un carrefour et formant obstacle à la progression directe d'un véhicule, doit être contourné par la droite. Les véhicules venant du côté gauche sont prioritaires, les conducteurs se trouvant à droite doivent céder le passage». Cela veut dire que lorsque l'automobiliste, abordant un carrefour giratoire, va rencontrer un panneau triangulaire comportant trois flèches en sens inverse des aiguilles d'une montre, d'une part, et en dessous de cette plaque un panneau additionnel mentionnant soit : «PRIORITE À GAUCHE» ou «VOUS N'AVEZ PAS LA PRIORITE» ou «CEDEZ LE PASSAGE», il n'a qu'à s'y conformer. Seulement voilà : il faudrait que l'auto-école fasse son travail pour la mise à jour de ses connaissances et aussi, lors des examens, l'examinateur doit également interroger les candidats sur cette règle de priorité. C'est aussi simple que cela. Sans oublier cependant les services de sécurité qui doivent aussi parfaire leurs connaissances en la matière. Ajoutons à cela les collectivités locales qui doivent uniformiser la signalisation en milieu urbain dans les 1541 communes car, sincèrement, parfois l'automobiliste ne se retrouve pas d'une wilaya à une autre. Pour cela, les communes devraient avoir un service technique coiffé par un ingénieur et, dans la négative, peuvent se rapprocher des subdivisionnaires des travaux publics qui existent au niveau de chaque daïra et qui se feront un plaisir d'apporter leur savoir aux communes. «Les giratoires sont générateurs d'accidents» est une idée fausse. La transformation d'un carrefour classique en sens giratoire permet de réduire le nombre d'accidents graves de 80%, grâce notamment à la réduction de la vitesse et à la suppression des chocs frontaux. Les résultats avaient été confirmés lors de l'essai de cette opération en Algérie et ce fut à Oran, au carrefour Zabana précisément, que le premier giratoire avait été lancé. Il ne reste aux autorités locales qu'à coordonner et uniformiser l'agencement de ces carrefours. Encore faut-il implanter les panneaux de signalisation... adéquats.