Les pouvoirs publics auraient, d'après nos sources, engagé une réflexion sur un éventuel allègement de l'impôt sur le revenu appliqué aux salariés (IRG-salaires). Retenu à la source par l'administration fiscale, l'IRG-salarié est déduit mensuellement du salaire brut de l'employé en fonction d'un barème. Représentant un montant de 7 milliards de dinars en 2005, l'IRG des salariés se confirme, note le directeur général des impôts, Mohamed Bouderbala, « comme l'une des sources les plus régulières et les plus faciles à collecter ». Le même responsable a, pour rappel, insisté, lors de son passage à l'émission radio « El Mountada », sur la nécessité de revoir certaines taxes à l'image de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) et l'impôt sur le revenu qui sont respectivement à 17% et à 40%. Il a signalé que « contrairement aux idées reçues, la contribution des cinq millions de salariés à la fiscalité ordinaire n'est pas la plus importante. Elle est de 80 milliards de dinars alors que le montant global de recouvrement de la fiscalité ordinaire en 2005 a atteint 805 milliards de dinars ». L'allègement de l'impôt sur les salaires, s'il venait à être confirmé, aurait comme conséquence directe une légère hausse des revenus salariaux pour une population de 5 millions de salariés recensés par les services des impôts. Une légère revalorisation des salaires somme toute indirecte. Le gouvernement est ainsi tenté de procéder à une telle démarche alors qu'il convient de souligner que la question du pouvoir d'achat n'a cessé d'alimenter les revendications des travailleurs, notamment ceux de la Fonction publique. Il convient de souligner que la finalité de l'impôt en Algérie reste financière, selon le premier responsable de l'administration fiscale. Autrement dit, cet objectif dont se réclament les pouvoirs publics contrasterait a priori avec cette nouvelle tendance de revoir à la baisse les taux d'imposition des salaires. Cependant, cette vision est perceptible à première vue seulement, car dans le même temps, l'Algérie qui observe pour cette année encore une croissance de l'ordre de 5% peut consentir un effort envers cette frange de la société, en l'occurrence les travailleurs salariés. La matière d'imposition s'est élargie de par un regain d'activité dans le pays. Une telle mesure, si elle n'est pas une solution, du moins serait-elle un palliatif pour toute une population de salariés en mal de pouvoir d'achat.