A travers diverses contributions et interventions pertinentes, le défunt avait fait, de la condamnation des crimes coloniaux en général et de celui du 8 Mai 1945 en particulier, une affaire de principe. Le 17 décembre 2011, Sétif apprend la triste et terrible nouvelle. Kheireddine Boukhrissa, qui avait des années durant tenu la dragée haute à la «méchante», perd le combat, rend l'âme. La perte de l'un de ses meilleurs enfants attriste la vieille cité qui pleure en silence. Une année après, le souvenir de ces moments pénibles demeure vivace. Il est vrai que Kheireddine est parti à fleur, mais il n'en demeure pas moins qu'il a marqué les esprits des défenseurs de la mémoire. Architecte de formation, Kheiro avait fait, des décennies durant, du journalisme, un métier, une passion. Avant de rejoindre le Conseil de la nation en qualité d'attaché de communication de son président, le défunt Bachir Boumaza, Kheireddine était journaliste correspondant d'El Watan de 1991 à 1996. L'intellectuel était connu pour son franc-parler et sa passion sans limite pour la défense de la cause des événements du 8 Mai 1945. A travers diverses contributions et pertinentes interventions, le défunt avait fait, de la condamnation des crimes coloniaux en général et de celui du 8 Mai 1945 en particulier, une affaire de principe. Le premier anniversaire du décès de notre confrère qui n'a ménagé aucun effort pour épingler la France coloniale, allergique à la moindre repentance ou reconnaissance des crimes perpétrés un mardi 8 mai 1945 à Sétif, Kherrata et Guelma, coïncide avec la visite en Algérie, de François Hollande, interpellé à titre posthume par Kheirredine, qui ne lâche pas prise. Le Président français qui a fait un pas pour les événements du 17 octobre1961, va-t-il ouvrir le dossier des massacres de mai 1945 comme il veut le faire pour celui des moines de Tibhirne? Une question que se pose sans nul doute Kheiro qui mérite pour son audace, son franc-parler et sa détermination, à aller au bout d'une revendication, celle de condamner les bourreaux du mardi noir, reconnaissance, considération et hommage.