La Conférence internationale d'Alger de soutien au peuple sahraoui a appelé, hier, la France à «rendre justice» au peuple sahraoui par son implication afin de faciliter l'élargissement du mandat de la Minurso au respect des droits de l'homme. Les participants à la 3e Conférence internationale d'Alger sur le thème «Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui» ont, dans une déclaration finale, exhorté «spécifiquement» le président Hollande à inscrire «une trajectoire politique digne de la France et de sa grandeur conforme à ses repères et ses combats historiques pour la liberté et les droits de l'homme». Ils ont également exigé du gouvernement espagnol une position politique «claire, agissante et conforme aux résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU» en faveur du droit à l'autodétermination pour le peuple sahraoui, eu égard à «la responsabilité historique, morale et politique de l'Espagne dans la genèse de ce conflit». Ils ont, par la même occasion, interpellé l'Union européenne pour qu'elle cesse tout accord commercial avec le Maroc, qui exploite «illégalement» les richesses du Sahara occidental et qu'elle adopte une position «politique de justice» en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui. Les participants ont dénoncé «les violations répétées» des droits de l'homme par le Maroc au Sahara occidental et appelé l'ONU, l'UE, l'UA et les ONG à «garantir le respect des droits de l'homme par tous les moyens possibles et la libération immédiate de tous les détenus sahraouis». Ils ont demandé, par ailleurs, à l'ONU l'application «immédiate» de ses propres résolutions sur le Sahara occidental à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination accepté par les deux parties dans le plan de règlement de 1991. La légitimité du combat libérateur nationale du peuple sahraoui contre l'occupation marocaine a été réaffirmée lors de cette conférence et l'envoyé personnel du secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a été «vivement» encouragé à poursuivre sa médiation entre les deux parties. Les travaux de la 3e Conférence internationale d'Alger consacrée aux «Droits des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui» avait débuté samedi matin avec la participation de 562 personnes représentant 51 pays et de 40 militants des territoires occupés du Sahara occidental. Cette conférence internationale ambitionnait d'être «une tribune pour reconnaître au peuple sahraoui le droit de résister à l'occupation illégale de son territoire par le Maroc», avait indiqué le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), initiateur de l'événement en coordination avec l'ambassade sahraouie en Algérie.