Le parlementaire français issu du Parti socialiste, Hervé Féron, a appelé, dimanche à Alger, son pays à ne plus opposer son droit de veto au Conseil de sécurité de l'Onu sur l'élargissement du mandat de la Minurso à l'observation des droits de l'homme. "J'ai demandé, dans une lettre adressée au président François Hollande, à ce que la France ne fasse plus valoir son droit de veto à ce sujet (élargissement du mandat de la Minurso), lors de la prochaine réunion du Conseil de sécurité de l'Onu en avril prochain", a indiqué M. Féron à la clôture de la 3e conférence internationale d'Alger sur le thème "Le droit des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui". Il a rappelé à ce propos que, "sous l'ère de l'ex-président français, Nicolas Sarkozy, la France avait fait valoir son droit de veto à deux reprises au Conseil de sécurité de l'Onu pour empêcher l'élargissement du mandat de la Minurso", précisant que "99% des Français n'étaient pas au courant de cette décision". Le député français, qui a visité il y a trois mois les camps de réfugiés sahraouis, a indiqué, en outre, que le président du Sahara Occidental, Mohamed Abdelaziz, lui avait exprimé son "grand espoir" de voir le président Hollande, qui entamera une visite de travail, le 19 décembre à Alger, "faire un signe ou émettre une petite phrase, mais énorme de sens, sur la question sahraouie". M. Féron a, en outre, relaté sa visite dans les camps de réfugiés sahraouis où il avait entendu des témoignages "bouleversants de femmes sahraouies courageuses, dont les hommes ont été enlevés, enfermés et torturés dans les geôles marocaines". Il a indiqué avoir vu dans ces camps "un peuple fier qui ne demande pas la charité, mais la justice et le respect du droit à l'autodétermination conformément aux résolutions de l'Onu". "J'ai été épaté par le degré d'organisation de la société sahraouie dans tous les domaines notamment en matière d'éducation, de santé et de solidarité", a dit M. Féron, ajoutant que "c'est un peuple qui se prépare ainsi fièrement à choisir librement son avenir et à s'autodéterminer". De son côté, le réseau des élus locaux de la société civile et responsables des associations des français d'origines africaines, qui avaient visité récemment les camps de réfugiés sahraouis, ont dénoncé "la violation des droits de l'homme dans les territoires annexés". Il a également dénoncé "le pillage systématique des ressources naturelles du peuple sahraoui". A ce titre, le réseau exige "la suspension du Maroc des différents conseils de l'Onu, de l'Union européenne et de l'Union africaine jusqu'à la libération et l'indépendance du Sahara Occidental, comme ces instances internationales l'avaient fait pour l'Afrique du sud". Les travaux de la 3e conférence internationale d'Alger consacrée aux "Droits des peuples à la résistance : le cas du peuple sahraoui" a débuté samedi matin avec la participation de 562 personnes représentants 51 étrangers et 40 militants des territoires occupés du Sahara Occidental. Cette conférence internationale ambitionnait d'être une tribune pour reconnaître au peuple sahraoui le droit de résister à l'occupation illégale de son territoire par le Maroc", a indiqué le Comité national algérien de solidarité avec le peuple sahraoui (CNASPS), initiateur de l'événement en coordination avec l'ambassade sahraouie en Algérie.