La candidature de Chebli Mohamed Ramzy, à l'élection communale sur la liste du RND, aura finalement constitué un véritable «électrochoc» qui a réhabilité une grande partie des Skikdis avec les urnes. Les bulletins et les taux obtenus par le RND témoignent sans équivoque que «l'effet Ramzy» a vraiment pesé dans le suffrage. La preuve ? Elle est toute faite puisque, au meilleur de sa forme, le RND n'a jamais dépassé les 7 000 voix dans les élections locales du chef-lieu de wilaya. Lors du dernier scrutin, ce parti est passé carrément au double en glanant 12 000 bulletins. «Je suis très conscient de cette confiance», répète le nouveau maire de Skikda comme pour rassurer déjà une population qui s'est reconnue en lui et qui l'a soutenu. Cet énarque premier de sa promotion reste cependant serein et même s'il ne le dit pas, il sait qu'il vient d'hériter d'une APC moribonde. «Moi, je dirai que c'est une commune sous perfusion et il nous appartient de réagir très vite en nous mettant déjà au travail pour améliorer les choses», dira M Chebli. Déjà, lors de son installation officielle et au moment où la parole lui a été donnée pour la traditionnelle allocution protocolaire, il s'est contenté de dire : «Je ne sais pas faire de discours. C'est une nature…Puisse Dieu nous aider à répondre aux attentes des Skikdis et …j'ai hâte de commencer le travail», s'est-il contenté de dire et quelque part il n'avait pas tort car le travail qui attend la nouvelle assemblée est vraiment immense. Ancien secrétaire général de l'APC de Skikda, le nouveau maire sait de quoi il parle quand il évoque l'état des lieux qu'il s'est déjà fait au bout de quelques jours seulement. «J'ai eu à faire des visites dans quelques institutions relevant de la commune et j'ai été étonné de relever le laisser-aller qui y règne. Croyez-moi, l'APC de Skikda est vraiment à refaire». Il ajoutera qu'étant enfant de cette ville, il vit, comme tout citoyen les revers cauchemardesques qui minent Skikda. «Je ne comprends pas le fait qu'une APC pareille, avec des moyens financiers colossaux, avec un effectif de plus de 2900 employés et des cadres puisse vivre une telle déliquescence», s'est-il étonné. Quand on lui demande les visées qu'il se fait déjà de son mandat, le maire se montre très pragmatique et enchaîne: «Ecoutez, je n'ai pas la prétention de tout régler en solitaire. Les problèmes de la commune sont immenses et le cadre de vie de nos concitoyens est une chose trop sérieuse. Je ne veux pas faire du populisme. Moi, je crois au travail de coordination et d'entraide. Dès qu'on aura installé la composante de l'exécutif et désigné les délégués communaux, je ferai appel aux élus des autres partis qui se sont alliés à nous pour tracer ensemble la feuille de route communale. On ciblera ensemble les priorités et on tracera les objectifs en commun. La commune de Skikda souffre malheureusement de beaucoup de carences et seul le travail sérieux et collégial peut nous aider à améliorer les choses.» Voilà qui est dit, néanmoins, M Chebli se fixe déjà quelques priorités, disant : «Je me ferai un point d'honneur de veiller personnellement à ce que les travaux de réhabilitation du stade du 20 Août se fassent dans les normes et dans les délais contractuels. Le problème de la circulation qui mine le quotidien des Skikdis fera aussi partie des priorités de l'assemblée. C'est un problème sérieux qui doit être réglé, non pas seulement en aménageant un nouveau plan mais en amorçant une solution sérieuse basée sur l'édification de nouvelles infrastructures. On aura aussi à booster le projet du conservatoire et surtout à enclencher une véritable opération de réhabilitation du cadre urbain. On ne promet pas une révolution mais l'amélioration de l'éclairage public, des routes, la gestion des déchets et des espaces verts constituent, à mon sens, une urgence.» Tout un chantier finalement qui ne se fera pas, selon le P/APC, sans l'implication directe de la société civile locale. «Dès qu'on aura fini de mettre les nouvelles assises fonctionnelles de l'APC, on fera appel à l'ensemble des associations pour écouter leurs doléances. Nous envisageons même de contribuer à la création d'un conseil de sages qui aura toute latitude de nous aider dans nos actions. Je suis contre toute exclusion et je reste à l'écoute de tout le monde.» Sachant que la tâche n'est pas aisée, M Chebli se dit «conscient des attentes des Skikdis». Gageons qu'il saura relever le défi comme l'a fait auparavant son père Hassene Chebli, le poète militant qui a donné le meilleur de sa jeunesse à son pays en passant de longues années dans les geôles de la Santé puis au camp Larzak (France). Gageons, car c'est connu, bon sang ne saurait mentir.