Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a appelé hier l'Iran à «envoyer des messages clairs» au régime de Damas en vue de le pousser à mettre fin aux violences qu'il commet. «Au lieu de critiquer le système (de missiles antimissiles Patriot dont la Turquie se dote), l'Iran devrait dire ‘stop' au régime syrien qui a de manière continue opprimé son propre peuple et provoqué la Turquie par des violations de sa frontière», a dit M. Davutoglu à des journalistes à Ankara. «Il est temps désormais d'envoyer ces messages clairs au régime syrien», a-t-il ajouté. «Ce que nous attendons de l'Iran, ce n'est pas qu'il fasse des déclarations sur le déploiement d'un système défensif, mais qu'il utilise ses leviers et adresse des messages clairs afin de s'assurer que l'oppression cesse», a poursuivi M. Davutoglu. «Ceux qui suivent étroitement le dossier savent que le système Patriot sert à la défense et ne sera pas actionné, sauf s'il y a une attaque visant la Turquie», a-t-il martelé. «Aujourd'hui, s'il y a un élément dans la région qui menace la paix, c'est bien la politique agressive du régime syrien», a encore dit le ministre. Ces commentaires font suite à des inquiétudes exprimées ces derniers jours par des responsables politiques et militaires iraniens quant au déploiement de Patriot sur le territoire turc. A la demande de la Turquie, les Etats-Unis, l'Allemagne et les Pays-Bas vont mettre en place des batteries de ces missiles, dans le cadre de l'OTAN, pour renforcer les défenses de ce pays à sa frontière avec la Syrie, en proie à un conflit meurtrier depuis 21 mois.