Une rencontre entre les représentants d'Algérie Télécom (AT) et les gérants des kiosques multiservices (KMS), encadrés en la circonstance par leur syndicat, a été organisée la semaine dernière à Béjaïa. La rencontre intervient après la série de grèves observées par les KMS dans la wilaya, suite aux fermetures motivées par le non-respect des clauses contenues dans la convention qui les lient à l'opérateur public de la téléphonie. M. Haddad, directeur régional de AT, tendra la main à ses « clients », en annonçant des amendements qui « intégreront la réalité de la concurrence ». Les points en faveur des 40 000 KMS répartis à travers le territoire national, le double soit dit en passant des effectifs de AT, sont une remise concédée qui passe de 30 à 40 %, une taxe à l'unité arrondie à l'encaissement à 3 DA (elle était indexée à 2,34 DA), la dotation gratuite de l'enseigne lumineuse et la possibilité de multiplication des lignes installées. Cette nouvelle mouture, applicable à partir du 1er d'avril, inclut bien entendu, en contrepartie, des obligations qui consistent essentiellement à la vente exclusive des produits d'Algérie Télécom et à une disponibilité au contrôle et suivi de la commercialisation. L'effet d'annonce des avantages octroyés n'a pas trop emballé l'assistance, puisque le débat qui a suivi a montré beaucoup de mécontentement chez les gérants présents. Cela va des coupures pour retard de payement (alors que, expliquent-ils, cela est dû essentiellement soit à une irrégularité dans la réception des factures, soit à l'« exagération » dans les montants) à d'autres motifs dégrevant leurs chiffres d'affaires. A ce titre, l'on citera surtout l'interdiction de proposer d'autres prestations liées à la téléphonie. Des intervenants ont sollicité une suppression de l'abonnement, comme « le propose un concurrent de la téléphonie », la possibilité de l'exploitation d'un « retour-fax », une réglementation dans la répartition géographique des KMS... On se plaint par ailleurs du fait que le bénéfice net réalisé soit trop « grignoté » par les différents impôts et taxes. Si dans ses réponses aux attentes, le représentant d'AT s'est montré rassurant en annonçant des envois de factures par le moyen d'Express Mail Service (EMS), il est néanmoins resté inflexible sur l'exigence de la vente exclusive des produits de la boîte.