Les riverains ont dénoncé les agissements de la wilaya qui a décidé de maintenir le projet de parking dans un bois, situé en contrebas de leur cité. La décision de la wilaya d'Alger d'aménager un parking à étages au Bois des Pins à Hydra a suscité l'émoi général. Les riverains, qui ont reçu le soutien de plusieurs citoyens, dont des moudjahidate connues, se sont opposés à ce projet décidé par la wilaya. La société réalisatrice a installé, malgré le tollé général, son chantier et entamé des travaux de terrassement qui ont nécessité la destruction totale de ce bois surplombé par des barres d'immeubles du quartier éponyme. Sauf que surprise : le tribunal administratif d'Alger vient de débouter la wilaya après 17 mois de combats judiciaires, a annoncé le comité des sages de la cité Bois des Pins, Hydra, dans une déclaration dont El Watan détient une copie. «Par ce jugement du tribunal rendu le lundi 17 décembre, sous le n°182/12, la wilaya d'Alger ainsi que tout occupant de son chef est expulsé du terrain litigieux situé au Bois des Pins», se réjouit le comité. Les rédacteurs ont assuré que l'administration de la wilaya a été «incapable de fournir le moindre titre de propriété de la cité Bois des Pins ou de la forêt du Bois des Pins». Par contre, les habitants ont pu présenter à la justice plus de 400 actes de propriété ainsi que les règlements de copropriété datés de 1958 et 1960. «Ces actes et règlements sont officiels et légalement enregistrés. Comme ont été présentés une quantité de plans et pièces officielles et irréfutables authentifiant de la manière la plus claire et la plus définitive la nature de la copropriété, l'historique du terrain depuis 1910 ainsi que la désignation des propriétaires et des parts de chacun», lit-on dans la déclaration qui souligne que la cité Bois des Pins est une copropriété privée de 450 appartements construite sur un terrain de 31 000 m2. Acharnement de la wilaya Le comité rappelle que la cité a été «victime d'une agression injuste». «4500 policiers ont envahi la cité, ils ont occupé les terrasses et fracassé les portes des appartements. Ils ont agressé les femmes et interpellé 22 habitants, présentés devant le tribunal pour des motifs imaginaires et illégaux», rappelle le comité dont le porte-parole Mehenni Abdelghani a été violemment «battu et embarqué». Une deuxième plainte est pendante devant la section foncière du tribunal de Bir Mourad Raïs. «Un expert a été désigné par la justice. Le rapport de cet expert vient d'être déposé devant le tribunal. Sur la base des documents, l'expert reconnaît que la cité est une copropriété privée. Il reconnaît que les travaux engagés sont illégaux. Il établit également de la manière la plus nette que deux permis de construire ont été frauduleusement délivrés avec la même date, le même numéro à deux bénéficiaires différents. Il s'agit d'un faux et usage de faux punis par la loi», affirme le comité. Le wali d'Alger a réfuté ces allégations. «Ce terrain est bel et bien la propriété de la wilaya d'Alger. Il lui a été versé en 1987 (…) Ce terrain n'était pas une forêt. Il n'a jamais été une forêt. C'est un bien de l'Etat et il appartient à l'Etat de le protéger, de le préserver et de lui donner la destination la plus utile pour l'intérêt public», a affirmé Mohamed-Kebir Addou, lors d'une conférence de presse tenue en septembre 2011 au siège du CPVA. «Rien n'arrêtera ce projet. C'est un projet de l'Etat algérien et nous allons le mettre en œuvre. Le parking sera réalisé là où nous l'avons prévu», a-t-il soutenu.