Outre l'annonce de la décision de Hocine Aït Ahmed de quitter la présidence du FFS lors du prochain congrès prévu dans six mois, la réunion du conseil national extraordinaire, qui a eu lieu vendredi dernier, a aussi abordé la situation interne du parti et celle du pays. Revenant sur cette année 2012 particulièrement difficile pour le parti, le Premier secrétaire du FFS, Ali Laskri, a souligné, dans son intervention lors de la session du CN, que «le FFS a repris des forces et s'est rétabli. Oui, aujourd'hui, le FFS peut envisager l'avenir avec plus de confiance, plus de sérénité au moins. Même si nos inquiétudes et appréhensions sur la situation générale du pays et de la région devraient nous inciter à être lucides et concentrés sur nos responsabilités». Laskri estime que «la dynamique de mobilisation politique et pacifique portée par le FFS a trouvé son plein essor pendant la campagne des élections locales (…), une dynamique amorcée dès le début de l'année 2011, en plein Printemps arabe». Le responsable du FFS est revenu dans son discours sur la position de son parti face aux appels au changement par la rue : «Nous avions alors estimé que le changement par la rue était hasardeux, qu'il pouvait s'avérer trop coûteux, qu'en tout cas, les situations nationales n'étaient pas comparables. Pourtant, la possibilité d'initier un changement pacifique pour une évolution vers la démocratie en Algérie existait. Pour le FFS, ce changement passerait nécessairement (…) par la réhabilitation du politique.» Et d'expliquer, en justifiant la participation aux législatives de mai dernier : «Toute notre stratégie a été élaborée en fonction de ces convictions et de cette analyse ; dès lors, notre participation électorale n'avait d'intérêt que tactique, exclusivement tactique. Pour nous, le printemps algérien était à venir.» Laskri accuse «des forces qui font le jeu du pouvoir» de travailler «à la désunion, à l'instabilité et à la dépolitisation de la société». «Le printemps de l'Algérie est à venir» Il les accuse de vouloir «affaiblir et isoler le FFS en l'empêchant de capitaliser ses avancées et de construire un rapport de force dans la société». Evoquant les résultats des élections locales, M. Laskri affirme : «Notre avenir est d'abord national. Nous avons des élus dans toutes les régions du pays ; nous avons gagné des municipalités à l'Est, à l'Ouest et au Centre. Nous avons consolidé nos positions dans nos fiefs, nous avons réinvesti Alger, Boumerdès et Bordj Bou Arréridj», soulignant les couleurs du FFS qui flottent sur l'APC d'El Khroub. Laskri affirme encore qu'un nouveau climat règne dans le parti, témoin, dit-il, «d'une modernisation et d'une démocratisation des pratiques au sein du parti». Et de lancer : «C'est la seule réponse que méritent nos détracteurs anciens ou futurs, ceux qui prédisaient la débâcle ou l'éclatement de l'appareil du FFS.» Le Dr Halet, membre du comité d'éthique et député FFS, note pour sa part, en revenant sur l'analyse faite par le CN sur la situation dans le pays, que «l'Algérie n'est ni une anomalie ni une exception. Elle n'a pas vécu son printemps, il est à venir, contrairement à ce qu'on a entendu ces derniers jours», en faisant allusion aux propos du président français, François Hollande, lors de sa visite en Algérie. Revenant sur cette visite, le Dr Halet souligne que «les relations algéro-françaises ont été stratégiques avant même cette visite. Ce qu'on peut concéder, c'est que cette visite aura servi à tenter de stopper le processus de dégradation de ces relations. Maintenant, si c'est un nouvel âge, alors qu'il soit l'âge de raison».