Les coupures d'eau sont devenues fréquentes et durent plusieurs jours dans la localité d'Azazga. Cinq ans après le transfert des eaux à partir du barrage de Taksebt, la situation du secteur de l'alimentation en eau potable demeure chaotique dans la commune d'Azazga. «L'eau est absente du robinet le jour et revient la nuit, à 22h», nous dit un citoyen du chef-lieu de daira. «Il n'y a jamais d'eau deux jours de suite», dit un autre citoyen, habitant une cité LSP de la même ville. «Nous n'avons pas d'eau depuis vendredi dernier», ajoute un villageois de Cheurfa, à trois kilomètres au sud de la ville. Le stress hydrique dans la localité est devenu chronique, plongeant les citoyens dans autant de détresse que d'interrogations sur la gestion de ce secteur névralgique. En trois jours de coupure d'eau, les citernes se vident, mettant les citoyens quasiment à la rue pour aller chercher l'eau dans de lointaines fontaines, rappelant le mode de vie des temps anciens. «Ces coupures prolongées et répétées sont-elles dues à des pannes, à de la négligence, ou simplement à une fatalité que nous devons accepter alors que toutes les autorités affirment toute l'année que les barrages sont pleins ?», s'insurge un habitant de la cité des 72 Logements, non loin du siège de l'agence locale de l'Algérienne des eaux. Nous nous rendons à cette agence pour obtenir des explications objectives à ces coupures d'eau devenues infernales. Interrogé, le chef d'agence nous prie de nous adresser aux services de l'unité ADE de Tizi Ouzou, seuls à même de répondre aux questions des journalistes. Retour en ville, où un commerçant croit avoir l'explication : «Ces interruptions fréquentes, quasi quotidiennes de l'alimentation en eau dans la ville sont sans doute dues aux séquelles des glissements de terrain qui ont sûrement endommagé les canalisations», nous dit-il. Des villages situés au sud du chef-lieu de daïra, hors de la zone des glissements, sont pourtant touchés par les coupures d'eau. Les responsables qui se sont succédé dans ce secteur au niveau de la localité avaient toujours soulevé le problème de la vétusté du réseau AEP et le manque de moyens techniques pour prendre en charge dans les délais les pannes qui surviennent dans les canalisations. La réparation des fuites d'eau engendrent immanquablement des coupures dans l'alimentation, parfois prolongées, suscitant le courroux de la population qui n'arrive même plus à se prémunir contre les pénuries à l'aide des citernes. «L'eau H24 prônée par les responsables est une chimère. Le rationnement n'a jamais été levé depuis des années, été comme hiver», précise un citoyen. L'autre interrogation soulevée par les habitants de la localité est liée à la fiabilité des équipements électriques installés dans les stations de refoulement, dont les pannes récurrentes provoquent la rupture de l'alimentation. «Les chutes de tension et les coupures électriques ont de tout temps existé dans la région, mais cela ne provoquait pas autant de pannes dans les moteurs des stations de refoulement. Il arrive que le même poste tombe en panne en l'espace de quelques semaines», signale un habitant de la localité.