La fin de l'année approche à grands pas. Dans ce contexte, les hôteliers et agences de voyages étoffent leurs offres. Certains choisissent un cadre intimiste (la famille), les autres préfèrent voyager plus loin, histoire de faire une coupure avec le quotidien. Pour les Algériens, peu importe l'endroit où ils passent leur réveillon pourvu qu'ils soient avec ceux qu'ils aiment. Nombreux sont ceux qui ont prévu de se déplacer à l'étranger afin de célébrer l'événement dans un environnement original. Dans les hôtels, l'animation sera assurée généralement par des musiciens. Les destinations favorites des Algériens restent inchangées : le Maroc, la Turquie et la Tunisie et pour les plus nantis la Malaisie. C'est du moins ce qui ressort de notre petite enquête auprès des agences de voyages. Des pays hautement touristiques et qui ont la particularité d'offrir un décor de rêve pour franchir le seuil de la nouvelle année. Pour un réveillon des Mille et Une Nuits, Istanbul est la plus indiquée. Aux portes de l'Orient, ce séjour les entraînera dans la mythique cité du Bosphore pour y vivre les 12 coups de minuit, tel un conte de fées. Avec ses 15 millions d'habitants, Istanbul, la capitale économique et culturelle de la Turquie, est la seule ville au monde à cheval sur deux continents, l'Europe et l'Asie. Chaque année 7 millions de touristes se pressent sur les rives du Bosphore pour admirer palais, harems et mosquées. Les experts affirment que la Turquie est classée comme la destination dont l'industrie touristique est dynamique et pas du tout affectée par les événements du Printemps arabe. En perte de vitesse, en raison de l'instabilité politique qui y règne depuis la révolution du Jasmin, la destination tunisienne semble être reléguée au second plan et devancée par la Turquie. «Nous sommes très satisfaits de nos résultats, mais la compagnie souhaite augmenter ses capacités de vol pour répondre à la demande d'une clientèle algérienne sans cesse croissante», nous a affirmé le DG de Turkish Airlines. Une destination tente une percée : la Malaisie. Depuis 2010, le ministère du Tourisme, de ce pays, a mis en œuvre plusieurs initiatives, visant à séduire une clientèle plus aisée, avec des événements comme le Festival international de la chaussure, le Festival touristique de l'art contemporain ou bien encore la mise en place d'activités comme le survol en hélicoptère de Kuala Lumpur. Contacté, Hamdis Massinissa, directeur de Cherchell-Tours, nous confirme ces tendances : «La Turquie a toujours le même succès, même si nous éprouvons des difficultés pour le transport aérien. Istanbul reste indétrônable. Mes clients sont des groupes et des individuels. Air Algérie, qui est passé à 7 vols par semaine, a lancé un tarif promotionnel (35 200 DA), mais l'offre n'arrive pas à satisfaire la demande. Il y a aussi Dubaï qui a la cote. Une dizaine de personnes ont déjà confirmé leur séjour à la carte. Actuellement, le climat est clément et cela encourage les gens à y aller. Avec trois partenaires, nous négocions avec les hôtels. Autre destination : Marrakech (couples et s familles). Réveillonner à Marrakech et passer les fêtes de fin d'année dans un décor oriental de rêve est dépaysant. La Tunisie reste une destination de dernière minute cette année, au regard de la situation politique et sécuritaire». Le tourisme à l'émission des agences Une partie des Algériens, qui avaient l'habitude de partir à l'étranger, se tournent désormais plutôt vers le pays. Tout d'abord pour des raisons économiques qui n'échappent à personne, mais aussi parce qu'ils ont de plus en plus envie de découvrir ou de redécouvrir le territoire national. Ces dernières années, les Algériens préfèrent fragmenter leurs périodes de congé pour «les dispatcher» tout au long de l'année. Les vacances d'été sont toujours d'actualité, mais la nouveauté est de se réserver quelques week-ends prolongés hors saison. Mais le tourisme domestique, cheval de bataille des autorités, a-t-il les chances de séduire ? Première remarque : en feuilletant les journaux, peu d'encarts publicitaires d'agences de voyages proposant des offres. Au moment où le gouvernement les exhorte à faire plus de réceptifs, la tendance ne s'inverse pas. Le produit reste assez cher, nous dit-on auprès des agences, particulièrement la billetterie aérienne. Si en Algérie l'histoire s'écrit depuis des siècles, peu de citoyens ont la latitude de faire «le voyage du cœur». Chérif Menaceur, DG de Timgad-Voyages nous confirme que les destinations nationales les plus demandées sont : Timimoun, Ghardaïa, Bousaâda, Beni Abbès et Taghit, puis Tamanrasset pour les longs week-ends (du 29 décembre au 2 janvier 2013). Mais fait-il remarquer «certains intellectuels ont peur de s'y aventurer, influencés par tout ce qui a été écrit ces derniers temps dans la presse». Selon ses estimations, seuls 30% des nationaux vont aller à Tamanrasset et Djanet. Les étrangers n'iront pas traîner leur silhouette, tout simplement parce que «les consulats ne leur délivrent pas de visas». A Adrar, une note de la direction du tourisme stipule que les bivouacs sont interdits la nuit. A Timimoun, les autorités ont permis la location chez l'habitant. Au nord du pays, Tlemcen reste très demandée. L'ONAT a signé plusieurs conventions de collaboration avec les EGT pour avoir des tarifs attractifs réduits et négociés de 50 à 75%, ce qui permettra ainsi de proposer des circuits avantageux aux nationaux. Le grain de sel d'Hippopotamus Certains restaurants ont décidé de miser sur une décoration spécifique et promettent une bonne ambiance. Le restaurant Hippopotamus, au centre commercial Hamma, a décidé de mettre les petits plats dans les grands. L'enseigne propose un menu spécial (saumon fumé, crustacés, filet de bœuf…) à 7500 DA, boisson gazeuse incluse, par personne et une animation par un DJ. Pour mettre l'eau à la bouche, un cocktail de bienvenue est prévu et un autre «cocktail surprise» à minuit.