Un vieux projet lancé depuis 8 ans et qui fait toujours languir les populations Annoncé à cor et à cri, le projet de la nouvelle ville de Sidi Abdallah (Mahelma), lancé en 1998, tarde à se concrétiser. Une réglementation spécifique (décret exécutif portant création de la nouvelle ville de Sidi Abdallah), une agence spéciale, un ministère de tutelle ont été pourtant prévus pour faciliter la concrétisation du projet. Même le défunt architecte suisse, Jean-Jacques Deluz, installé en Algérie depuis 1956, s'était vu confier le plan d'aménagement par le gouvernorat du Grand-Alger dirigé par Cherif Rahmani. Peu de projets, prévus dans le schéma d'aménagement de cette ville, ont pu toutefois être réalisés à Mahelma (25 km d'Alger), commune où ont été localisés les équipements publics ambitieux (cyberparc de 93 ha, projets immobiliers et structurants, infrastructures de proximité tels les écoles et les centres de soins, etc.). Les habitants de la cité Sidi Bennour (l'une des 22 cités initialement prévues dans le plan) et les étudiants des campus et autres cités universitaires protestent souvent contre l'absence de commodités dans leur site (inexistence de viabilisation des sites, manque de moyens de transport et d'équipements de proximité, insécurité, etc.). Des changements ont été opérés pour relancer le projet, à l'arrêt depuis 2004. Créé le 1er septembre 1997 pour mener à bien le projet qui s'inscrit dans le cadre du Schéma national du territoire (SNAT 2025), l'Etablissement public pour l'aménagement de l'agglomération nouvelle de Sidi Abdallah (EPA-ANSA) a changé de tutelle. La wilaya d'Alger a passé la main au ministère de l'Environnement en 2006. Un communiqué d'un conseil interministériel, réuni en mars 2007, a même souligné «la nécessité de reprendre rapidement le chantier, en donnant la priorité à la réalisation du cyberparc et des programmes immobiliers devant soulager la saturation de la capitale». Les équipements ne sont pas encore sortis de terre pour plusieurs raisons, avance-t-on. Lourdeurs administratives, difficultés de constituer une forte assiette foncière et absence de viabilisation du site. Nouveau souffle ? Les nouveaux ministres de l'Environnement, de l'Habitat, de la Poste et des TIC ainsi que la wilaya d'Alger y emmènent souvent des délégations pour annoncer des projets assurément futurs. Le ministère de l'Habitat compte s'y mettre sérieusement. Les travaux de réalisation de 5000 logements de type AADL à Sidi Abdallah sur les 40 000 unités prévues seront entamés en janvier prochain, a indiqué dernièrement le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Abdelmadjid Tebboune. «Les négociations sont en cours avec des entreprises portugaises et espagnoles qui seront chargées de mettre en œuvre ce projet en partenariat avec des entreprises algériennes. Tous les moyens nécessaires seront mis en place pour entamer les travaux au cours de la première quinzaine de janvier prochain», a déclaré à l'APS M. Tebboune lors d'une visite d'inspection au site, en compagnie du ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et de la Ville, Amara Benyounès. La ville nouvelle sera «moderne et équipée de tous les moyens nécessaires» et constituera un «modèle pour les autres cités en Algérie». Le projet qui s'étend sur une superficie de 7000 ha, dont 3000 consacrés à la réalisation d'espaces urbains résidentiels, devra être achevé en 2024, selon une étude réalisée par le ministère de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, citée par l'APS. Ce grand chantier permettra de générer 81 500 emplois dont 79 000 dans le pôle urbanisation. La ville sera raccordée par un réseau routier de 130 km et équipée de l'ensemble des services (AEP, assainissement, électricité, gaz de ville, etc.) ainsi que d'une ligne de fibres optiques de 11 km. Les travaux de réalisation du pôle universitaire de 20 000 places pédagogiques, d'un hôpital spécialisé dans le traitement des maladies cardiovasculaires de 120 lits, du Centre africain des technologies de l'information et de la communication et des technologies avancées (Catica) et du cyberparc sont en cours, précise le même document. Une superficie de 25 ha est allouée au pôle PME-PMI où 30 projets ont été localisés et seront entamés «incessamment», alors que trois laboratoires pharmaceutiques de fabrication d'antibiotiques sont entrés en activité.