Tarek Maâmeri a diffusé sur Youtube, au mois de mai dernier, son appréciation sur l'organisation et la tenue des élections législatives l Plusieurs militants et défenseurs des droits de l'homme et de la liberté d'expression soutiennent le jeune blogueur. Le jeune blogueur Tarek Maâmeri, 24 ans, a été condamné, jeudi dernier, à 8 mois de prison avec sursis et à verser une amende de 50 000 DA, en plus de la saisie de son téléphone portable et de son ordinateur, nous a-t-il affirmé. Tarek, surnommé «sawt ezzawalya» (la voix des défavorisés), répondait de quatre chefs d'inculpation, dont «destruction de biens d'autrui, destruction de documents administratifs, incitation directe à attroupement et outrage à corps constitué». Jeudi 20 décembre, le procureur avait requis à son encontre, 2 ans de prison ferme. La genèse de l'affaire remonte au mois de mai 2012, lorsque le jeune blogueur, habitant dans le quartier populaire de Belouizdad (ex-Belcourt), diffuse sur Youtube son appréciation sur l'organisation et la tenue des élections législatives en Algérie, tout en appelant au boycott du scrutin du 10 mai. Arrêté la nuit par la police Il avait également critiqué les dirigeants algériens, dont le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. On se souvient qu'il avait été emmené tard dans la nuit, le 1er mai 2012, par la police. Il avait passé la nuit au commissariat. Plusieurs militants et défenseurs des droits de l'homme et de la liberté d'expression soutiennent Tarek Maâmeri. «Tarek n'a fait que s'exprimer. Il a seulement donné son avis. Il est pacifique. Mais le pouvoir veut le faire taire, parce qu'il porte un message d'espoir», peut-on lire sur diverses pages des réseaux sociaux. Pour les militants, «soutenir Tarek, c'est défendre la liberté d'expression sur Internet». Le Collectif national pour les libertés citoyennes (CNLC) estime que «Tarek Maâmeri, suivi sur la Toile par des milliers de jeunes, constitue pour le régime despotique une menace». «Le régime se sent obligé d'arrêter à tout moment la propagation des idées patriotiques, sincères, crédibles et discordantes, qui contribuent à l'éveil de la société. Le pouvoir craint tout souffle nouveau qui pourrait déstabiliser sa pérennité», observe l'organisation.