Le développement des chemins de fer s'effectuera sur 3 grands axes : Est et Ouest avec la modernisation de la rocade Nord, Oran-Alger-Constantine-Annaba et ses prolongements vers les frontières Quel est l'état actuel des chemins de fer ? Sur le plan infrastructures, près de 1400 km de voie ferrée ont été renouvelés depuis 1980. Parallèlement, nous avons entrepris d'autres investissements portant sur la réalisation de 6 lignes nouvellesdepuis les années 1990, non encore achevées, car lancées dans des conditions particulières. Leur réception est prévue fin 2006 et fin 2007. Il s'agit de la ligne Tébessa-Aïn M'lila, Bordj Bou Arréridj-M'sila, Senia-Arzew, Tizi Ouzou-Oued Aïssi, le contournement d'Alger entre Gué de Constantine et Oued Semar. Durant cette période nous avons aussi lancé l'extension de la quaternaire à Annaba (une ligne minière Annaba-Tébessa-Djebel Onk). Une ligne marchandise de minerai de phosphate pour un investissement de plus 3 milliards de dinars, dont la fin des travaux est prévue pour début de l'année 2007. Nous avons entrepris également la rénovation en deux étapes de l'ancienne quaternaire qui dessert Bouchegouf et Tébessa. En 2000, nous avons lancé la modernisation et l'électrification de la banlieue algéroise. D'autres opérations sont prévues, car Alger est concernée également par une vaste restructuration de son réseau d'infrastructures et de la délocalisation de certains établissements en charge de la maintenance du matériel. Il s'agit notamment du déplacement du triage de Kharouba vers Dar El Beïda. Ces opérations seront suivies par la création d'un nouveau remisage. Pour ce qui est de la commande électrique, ce sont les Suisses qui nous fourniront le nouveau matériel qui va desservir la région algéroise d'ici 2009. Concernant les équipements d'exploitation, 64 rames automotrices électriques viendront se substituer au matériel en circulation sur le réseau de la banlieue algéroise. En 2000, nous avons aussi lancé les opérations de dédoublement de voies sur les axes Alger-Annaba et Alger-Oran. Peut-on parler d'une nouvelle politique engagée pour les chemins de fer ? La politique de développement des chemins de fer a pour objectif d'accompagner l'économie du marché qui s'installe. Mais aussi pour augmenter nos parts du marché, et ce, sachant que la part du marché dans les réseaux terrestres et ferroviaires est extrêmement faible. Le réseau des chemins de fer n'est concentré qu'au Nord. De plus, les quelques lignes qui pénètrent vers le Sud sont extrêmement vétustes et étroites. L'objectif visé est de rendre le chemin de fer plus compétitif par sa modernisation, en vue de faire son extension de façon à desservir les grands pôles industriels. Par exemple, l'extension de la ligne Biskra-Touggourt jusqu'à Hassi Messaoud en desservant la ville nouvelle (délocalisée). Cette ligne devra supporter au moins un million de tonnes/an. Ceci permettra aux chemins de fer de retrouver leur compétitivité et leur productivité parce que nous visons de participer à hauteur de 20 à 25 % pour le transport des marchandises - avec pour certains produits des pourcentages beaucoup plus importants, tels que les carburants, les serials et les pondéreux - et porter le trafic voyageur aux environs de 30%. L'autre objectif visé par les pouvoirs publics c'est de pouvoir décharger la route pour basculer cette dernière vers le rail. Ceci permettra aux chemins de fer de contribuer à diminuer les accidents de la route. Quels sont les principaux chantiers qui seront lancés dans le cadre du PCSC ? Le développement des chemins de fer s'effectuera sur 3 grands axes : Est et Ouest avec la modernisation de la rocade Nord, Oran-Alger-Constantine-Annaba et ses prolongements vers les frontières. Le deuxième axe est celui des Hauts-Plateaux avec la construction de la rocade dite des Hauts-Plateaux sur près de 1300 km (Aïn Touta-M'sila-Aïn Oussera-Tiaret-Saïda-Moulay Slissen (Sidi-Bel-Abbès). Le dernier axe est celui du Nord-Sud avec la construction de lignes nouvelles pour désenclaver un grand nombre de régions du Sud algérien telles que Bechar, Tindouf, Ouargla, Ghardaïa...Les projets de modernisation et de développement de l'axe Oran-Annaba sont des projets de dédoublement des lignes existantes avec l'objectif de porter la vitesse à 160 km/h. Sur cette même rocade (Nord donc), nous avons prévu là où le relief est très accidenté d'opter pour une rectification du tracé par la création de lignes nouvelles à grande vitesse, telles que la ligne LGV entre BBA et Khemis Miliana distante de 320 km. Car il nous apparaît très difficile de procéder à des corrections de géométrie de la voie pour espérer élever la vitesse à 220 km/h. Cette ligne est de grande envergure, car en double voie électrifiée, elle nécessitera de grands investissements. Cette dernière sera, par ailleurs, liée aux deux branches existantes Est et Ouest sur des voies qui seront également dédoublées et électrifiées. En résumé, sur l'ensemble de l'axe Annaba-Oran nous aurons une ligne qui sera exploitée en partie à partir des tronçons qui seront dédoublés et modernisés, et dont la vitesse a été portée à 160 km/h et les lignes nouvelles à grande vitesse portées à la vitesse de 220 km/h. Sur l'ensemble de ces axes, les nouveaux trains seront à traction électrique. Cela suppose l'installation d'une quaternaire entre Oran et Annaba sur un linéaire de près de 2000 km. Cela dit, pour les projets de dédoublement des voies entre Annaba et Oran, la réalisation du tronçon Annaba-Ramdane Djamel s'effectuera par le groupement d'entreprises espano (OHL) -algérien. Entre Ramdane Djamel et El Guorzi, la voie a été déjà dédoublée (investissement lancé au début des années 1980) et entre El Guorzi et Sétif c'est un groupement algérien qui a été désigné pour sa modernisation. Le tronçon Sétif-BBA est déjà dédoublé. Entre Khemis Miliana et Chélif (Oued Fedha), c'est une entreprise chinoise qui a été retenue pour son dédoublement. S'agissant des liaisons entre la Tunisie et le Maroc : vers le Maroc nous avons décidé de maintenir la ligne existante pour le trafic régional et créer une ligne nouvelle moderne à double voie. C'est une ligne qui partira à partir d'Oran (Oued T'lilet) jusqu'à la frontière marocaine d'une longueur de près de 240 km. De même que pour la liaison vers la Tunisie, nous allons corriger la ligne déjà existante en créant la ligne Annaba-Tabarka. Cela étant, pour les LGV - il existe deux groupes LGV -, la ligne BBA-Khemis Miliana, lancée en conception et réalisation, six groupements d'entreprises internationaux sont en lice. Il s'agit, en procédant par les chefs de file, de Bouygues (français), Vinci (France), OHL (Espagne), Astaldi (Italie) Impressa Pizzarotti (Italie) et le groupe Bechtel (anglais). Tous ces groupes ont de bonnes références dans les différents domaines de conception et de réalisation de nouvelles lignes de chemin de fer. L'ouverture des plis pour l'analyse des offres est prévu pour le 31 mai prochain. L'ouverture des plis pour le choix du réalisateur de la ligne Touggourt-Hassi Messaoud (180 km) le 29 mai et pour la LGV Boumedefaâ-Djelfa (260 km) le 30 mai. Pour ce qui est de l'électrification des lignes LGV BBA-Annaba et Khemis-Oran, projet lancé en conception, quatre groupements d'entreprises ont été présélectionnés. Il s'agit du groupement conduit par Alsthom, du groupement Siemens, Belforbetti et Cobra (espagnol). A combien s'élève l'enveloppe financière allouée pour ce programme ? L'enveloppe budgétaire mise à la disposition pour la modernisation des chemins de fer dans le cadre du PCSC s'élève à près de 520 milliards de dinars. Sont impliquées dans ce programme, aussi, d'autres opérations qui toucheront la rocade des Hauts-Plateaux.