Constat n Saturées par un parc automobile sans cesse en augmentation et une population en constante croissance, les grandes villes étouffent. Face à cette réalité, les pouvoirs publics ont pensé au développement et à la modernisation du maillage ferroviaire. Un vaste programme est alors établi. Il s?articule autour de trois grands axes, nous a affirmé A. Leulmi, directeur des infrastructures à la Société nationale des transports ferroviaires (Sntf). Il s?agit, premièrement, de la modernisation de l?axe Est-Ouest avec la rocade Nord (Oran, Alger, Constantine et Annaba) ainsi que ses prolongements vers les frontières marocaine et tunisienne. La construction de la rocade des hauts-plateaux s?étalant sur 1300 km est aussi au menu de ce vaste programme. Le second axe est celui desservant Aïn-Touta, M?sila, Aïn-Oussera, Tiaret, Saïda et Moulay-Slissen (dans la région de Sidi Bel Abbes). Le troisième axe est celui du Nord-Sud avec la construction de nouvelles lignes. Notre interlocuteur nous dira que le volet «modernisation» comprend également, sur le plan infrastructurel, le doublement des voies ferrées sur 430 km et la restructuration des lignes existantes, soit 855 km. «La voie unique offre une capacité très faible. Ceci permettra d?améliorer le niveau de vitesse et de diminuer systématiquement la durée des parcours.» Les lignes concernées par la restructuration sont Biskra-Touggourt, Thénia-Tizi ouzou, Béni-Mançour-Béjaïa, Tabia-Redjem-Demmouche et la ligne minière Annaba-Hassi-Messaoud, considérée comme l?axe le plus important pour booster l?économie nationale et locale. Dans ce programme de grande envergure figurent 1 500 km de voies à électrifier ainsi que de 450 km de lignes nouvelles ou en cours de construction à équiper en signalisation et télécommunication. Celles-ci sont Gué de Constantine-Oued Smar, Tébessa-Aïn M?lila, Sénia-Arzew, Tizi Ouzou-Oued Aïssi et Bordj Bou-Arérridj-M?sila. L?aménagement des voies de six gares, le développement de 416 passages à niveau ainsi que la clôture des emprises ferroviaires sur 250 km sont inscrits en gras dans ce programme. En matière d?équipements d?exploitation, A. Leulmi nous informera que quatre fournisseurs sont en lice pour la livraison de 64 rames automotrices électriques, d?une capacité de 600 places avec possibilité de coupler jusqu?à trois rames, qui seront livrées et mises en service à partir de mai 2008. Elles sont destinées au transport des voyageurs de la banlieue algéroise (El-Affroun, Thénia et Tizi Ouzou). En outre, il a assuré que 20 autres rames électriques seront acquises pour doter le service voyageurs régional, 30 trains à traction électrique pour le service «voyageurs grandes lignes» et 20 locomotives électriques pour le fret. Pour l?équipement d?inspection, d?auscultation et de contrôle, notre source souligne qu?une voiture de mesure de la géométrie de voie, un engin automoteur d?auscultation du rail, deux draisines d?inspection de la caténaire des lignes électrifiées seront, dans un proche avenir, acquises et mises en service. l La Sntf a établi un Programme supplémentaire (PS) qui sera inscrit à la faveur de la prochaine loi de finances. Une série d?études sera ainsi lancée, notamment celle qui concerne les dessertes ferroviaires Chlef-Tenès et Aïn Beïda-Khenchla. La Société nationale des chemins de fer prévoit aussi une étude pour la création de la ligne Kharouba-Guelma-Bouchegouf, ainsi que le doublement du tronçon Bouchegouf-Annaba afin d?approvisionner le complexe d?acide phosphorique de Bouchegouf. Une autre étude d?une ligne nouvelle Béchar-Tindouf est également inscrite dans ce PS, avec prolongement au site des mines de Gara Djebilet. En outre, une étude est prévue pour l?aménagement et la rectification de la ligne minière tracée entre Tuilerie et Tebessa. Pour boucler le Sud, une autre étude est d?ores et déjà réalisée pour les villes de Djelfa, Laghouat, Ghardaïa, Ouargla et la ville nouvelle de Hassi Messaoud.