Enormément de femmes hésitent, voire se refusent, à subir le dépistage du cancer du sein, pourtant pris en charge à 100% par la CNAS, à cause des tabous entourant cette pathologie, quasiment vécue comme une malédiction. Deux années se sont écoulées depuis le lancement à l'échelle nationale, par la caisse nationale des assurances sociales des travailleurs salariés (Cnas), d'un vaste programme de dépistage précoce du cancer du sein. Une maladie sournoise qui tue, nous dit-on, plus de 6000 femmes par an en Algérie. La prévention reste, au demeurant, l'unique action contre ce mal. A Guelma, un guichet a été ouvert en décembre 2010, en ce sens, pour l'inscription de candidates au dépistage précoce par mammographie. Depuis cette date, plus de 1000 femmes (assurées à la Cnas de Guelma), âgées de plus de 40 ans ont été orientées au centre régional de la Cnas d'imagerie médicale de Constantine, pour procéder aux examens d'usage. Telles sont en substance, les axes d'une conférence de presse organisée lundi dernier par les cadres de la Cnas de Guelma. Dans ce contexte, Kamel Attab, directeur de cette caisse déclare : «En effet, je ne vous cache pas que nous sommes confrontés à un problème de santé considérée malheureusement comme tabou par les familles.» Et d'ajouter : «Nous assistons à un phénomène de réticence des femmes par rapport au dépistage, lequel, faut-il le souligner, est pris en charge à 100% par la CNAS ainsi que le transport vers le centre d'imagerie.» En clair, la sonnette d'alarme est tirée. Plus de 1000 candidates orientées systématiquement vers la mammographie du centre d'imagerie de la Cnas de Constantine, c'est peu ! Très peu, d'autant que sur les 150 000 assurés de la Cnas de Guelma, 35 % sont des femmes, nous dit-on. A titre informatif, la Cnas dispose depuis 2008 de quatre centres régionaux d'imagerie médicale, implantés dans les wilayas de Jijel, Constantine, Maghnia et Laghouat. La prévention c'est aussi le médecin traitant et surtout le médecin de famille. Dans ce contexte, le directeur de la Cnas nous déclare : «Ils ne jouent pas le jeu (les médecins) et pourtant ils ont été instruits pour sensibiliser et orienter systématiquement les femmes de plus de 40 ans pour une mammographie.» Notons, enfin, que lors de cette conférence de presse, malgré l'insistance, aucun chiffre ne nous a été communiqué concernant le nombre de femmes déclarées «positif» au dépistage depuis l'instauration dudit programme, ni même le coût des prises en charge déboursé par la Cnas de Guelma.