Les deux organisations condamnent l'implication de l'appareil judiciaire pour mater de jeunes chômeurs qui n'ont fait que revendiquer pacifiquement leurs droits. Amnesty International et la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH) dénoncent l'arrestation des jeunes chômeurs de Ouargla. Les deux organisations condamnent également l'implication de l'appareil judiciaire pour mater des militants qui n'ont fait que demander pacifiquement leurs droits. «La LADDH appelle à la libération des jeunes chômeurs et appelle tous les acteurs politiques, sociaux, syndicats et société civile à se mobiliser pour exiger leur libération», explique la Ligue dans un communiqué rendu public hier. La LADDH rappelle, dans ce sens, que la Constitution algérienne garantit les libertés d'organisation, de rassemblement, d'expression ainsi que les droits au travail, au logement et à la dignité de la personne humaine. «Notre pays a également ratifié les conventions internationales en matière des droits de l'homme, notamment le pacte international relatifs aux droits civils et politiques ainsi que celui relatif aux droits économiques et sociaux et culturels. Ces conventions ratifiées ont une valeur supérieure aux législations internes au regard de la Constitution algérienne et les chefs d'inculpation à chaque fois mis en application par l'appareil judiciaire pour réprimer des rassemblements pacifiques sont des violations de la Constitution et des traités internationaux», lit-on dans le même document. Restriction des libertés Dans la foulée, la Ligue recommande aux «autorités algériennes de privilégier le dialogue social et l'écoute, tout en prenant en charge le règlement des problèmes des citoyens par des politiques publiques audacieuses, concertées et efficaces en lieu et place d'une approche sécuritaire». Amnesty International considère, de son côté, l'interpellation de Tahar Belabès comme «un exemple de la répression à l'encontre des militants». «Amnesty International est préoccupée par l'utilisation croissante par les autorités algériennes de chefs d'inculpation tels que ‘‘incitation à attroupement'', qui peut être punie par une peine de prison allant jusqu'à cinq ans, à l'encontre de personnes militant pour les droits économiques et sociaux. Cela démontre un harcèlement judiciaire et des mesures d'intimidation croissants à l'égard de ces militants». L'ONG déplore les restrictions des libertés d'expression et de réunion pacifique en dépit de la levée de l'état d'urgence en Algérie, en 2011. Amnesty appelle aussi les autorités algériennes à abroger ou modifier la loi n°91-19 de 1991 régissant l'exercice du droit à la liberté de réunion pacifique.