Les autorités soulèvent le problème du manque d'entreprises de réalisation qualifiées pour la prise en charge des projets affectés à la wilaya. Les responsables en charge du secteur de l'énergie dans la wilaya de Boumerdès n'ont pas mis les moyens pour éviter aux populations des localités rurales de revivre le cauchemar de l'hiver dernier. Les souffrances endurées par les habitants des agglomérations non encore raccordées au réseau du gaz de ville lors de la tempête de neige de février 2012 demeurent vivaces dans les esprits. Les projets annoncés en grande pompe par les services concernés afin d'augmenter le taux de raccordement à cette énergie connaissent d'énormes retards dans la réalisation en raison notamment du manque d'entreprises, de la rigidité des cahiers des charges établis par le maître de l'ouvrage et des oppositions exprimées par les propriétaires terriens. Aujourd'hui, plus de 65 % de la population de la wilaya se chauffent encore au gaz butane dont la disponibilité n'est toujours pas assurée, surtout en période hivernale. Le taux de raccordement au gaz naturel est passé de 17% au moment de la création de la wilaya en 1984, à 24 % en 2010, avant d'atteindre 29% à la fin de 2011. Nos informations font état d'une dizaine de communes, à l'instar d'Afir, Ammal, Timezrit, Taouarga, Keddara, Kharouba, Boudouaou El Bahri, Ouled Aïssa, etc. qui ne sont pas alimentées en gaz. Cela en sus d'autres importantes agglomérations, pourtant situées dans la périphérie immédiate des grands centres urbains, comme Ouanougha et Ghomrassa (Issers), les villages agricoles de Boumraou (Naciria), Omar (Bordj-Menaïel), Boudhar (Si Mustapha). Il y a un an, les services concernés avaient promis de porter le taux de pénétration du gaz dans la wilaya à 65% à l'horizon 2014. Mais cela risque ne jamais se concrétiser dans la réalité surtout lorsqu'on sait que la moitié des projets prévus durant ces deux dernières années n'ont pas abouti, comme c'est le cas pour ceux de Timezrit, Ammal et Taouarga qui peinent à dépasser le stade des études. Il faut dire que ces lenteurs sont à l'origine du blocage de nombreuses opérations d'aménagement urbain. «Cela fait plus de trois qu'on parle du raccordement de notre commune au gaz naturel, mais à ce jour on n'a rien vu venir et ce malgré l'achèvement des études depuis presque un an», déplore un habitant de Timezrit. Les citoyens de cette localité rurale n'ont toujours pas oublié l'hiver de l'année écoulée, lorsqu'ils ont été obligés de se déplacer jusqu'à Bordj-Menaïel pour acquérir une bonbonne de gaz butane pour faire face alors aux caprices du froid. L'on se rappelle que la plupart d'entre eux ont dû passer la nuit à faire la queue devant le centre d'enfûtage de ce chef-lieu de daïra. Les mêmes difficultés ont été vécues par des milliers d'autres citoyens de la région. Qu'a-t-on entrepris pour en finir avec une aussi dure situation ? Peu de chose assurément. Il y a quelques semaines, le directeur des Mines et de l'énergie a indiqué que près de 11 000 foyers seront raccordés dans les prochains mois au réseau du gaz dans la wilaya. Parmi ces foyers, 1850 à Larbatache, 1200 à Corso et 700 à Ouled Moussa. Ces réalisations sont brandies comme un véritable exploit. Or, dans la réalité, elles ne représentent que 39% des objectifs tracés (28 000 foyers) au terme du plan quinquennal en cours. Maintenant, d'aucuns sachent qu'on ne peut réussir en un an ce dont on a déjà échoué de faire en trois ans. L'objectif réitéré à maintes reprises et consistant à hausser le taux de pénétration du gaz à 65% en 2014, risque d'être qu'un effet d'annonce parmi tant d'autres.