Vahid Halilhodzic ne sera pas le premier coach étranger à diriger l'équipe nationale en Coupe d'Afrique des nations (CAN). Avant lui, deux techniciens non algériens ont coaché les Verts dans le grand tournoi continental. Le premier entraîneur étranger à diriger l'équipe nationale dans cette compétition était le Français Lucien Leduc ; c'était en 1968, en Ethiopie, à l'occasion de la première participation de la sélection nationale à une phase finale de la Coupe d'Afrique des nations. A la CAN 1988, l'équipe nationale a livré trois matches. Le premier contre la Côte d'Ivoire le 11 janvier 1988, qu'elle a perdu (0-3). Lorent Pokou (25' et 65'), meilleur buteur africain de l'époque, et Bozan (16') avaient marqué les buts ivoiriens. Ce jour-là, Lucien Leduc avait aligné Abrouk, Benloucif, Lemoui, Boudene, Ali Attoui, Seridi, Djemaa, Berroudji, Selmi, Hachouf (remplacé par Lalmas), Achour. L'ossature était belouizdadie. En effet, pas moins de 6 joueurs étaient du CRB (Abrouk, Lemoui, Djemaa, Selmi, Lalmas, Achour). Après cette lourde défaite, l'entraîneur français a procédé à un profond remaniement de l'équipe-type qui a donné la réplique à l'Ouganda. Il a fait rentrer le gardien Krimo (JSM Tiaret) à la place de Abrouk (CRB) ; Belbekri (USM Alger) a pris la place de Bouden (USM Annaba) ; Abdi (USM Bel Abbès) a été préféré à Djemaa (CRB) ; Abdallah Kechra (ASM Oran) à Mostefa Seridi et Ahcène Lalmas à (feu) Hachouf. Le 14 janvier 1968, grâce à un triplé de Lalmas et un but de Mokhtar Kalem, l'Algérie s'imposait par 4 buts à 0. 48 heures plus tard, face au pays organisateur (Ethiopie), l'Algérie sombrait de nouveau et encaissait sa seconde défaite (1-3) synonyme d'élimination. Le Koubéen Boualem Amirouche sauva l'honneur après l'heure de jeu. Les Ethiopiens avaient fait le break durant la première demi-heure de jeu, grâce notamment à leur virtuose Luciano. Ainsi s'est achevée la première aventure des Verts à la CAN. Le français Lucien Leduc a quitté ses fonctions quelque temps après. Il faut attendre 20 ans pour retrouver un autre entraîneur étranger, le Russe Evgueni Rogov, à la tête des Verts lors d'un tournoi final de la CAN. La machine à remonter le temps nous ramène à l'année 1988, lorsque le Maroc avait abrité l'événement qui a coïncidé avec l'élection de Issa Hayatou (Cameroun) à la tête de la Confédération africaine de football (CAF). A l'époque, le football algérien était en pleine réforme sportive, avec une génération de joueurs de talent à l'instar de Merzekane, Megharia, Chaïb, Kaci Saïd, Yahi, Belloumi, Medane, Djahmoune, Drid, Menad, Belgherbi, Benhalima, Maïche, Bentayeb, Kechamli et les professionnels Ferhaoui, Maatar, Bouafia. En ouverture de sa poule, l'Algérie avait fait match nul (1-1) contre la Côte d'Ivoire. Le but algérien avait été inscrit par Belloumi à la 17e minute de jeu et Traoré a égalisé pour les Eléphants en début de seconde mi-temps (48'). Quelques jours plus tard, les Verts affrontaient les Marocains à Casablanca. Les Lions de l'Atlas s'imposèrent 1-0 grâce à Haddaoui. Après cette défaite, Rogov modifia la composition d'équipe en titularisant trois jeunes joueurs (Maïche, Medane, Yahi) et l'Algérie prit le meilleur sur la RD Congo grâce à un but de Kader Ferhaoui (34'). Les deux autres matches, contre le Nigeria et le Maroc, se soldèrent par un match nul sur le même score (1-1). Avec Evgueni Rogov, les Verts avaient atteint le dernier carré. 25 ans plus tard, c'est au tour d'un autre sélectionneur étranger de conduire les Verts à un tournoi de la CAN. Vahid Halilhodzic est le troisième coach non Algérien qui dirige les Verts en CAN. La troisième sera-t-elle la bonne ? C'est tout le mal qu'on souhaite à l'équipe nationale.