Deux cachets secs de la DRAG de la wilaya d'Alger, un cachet rectangulaire des Douanes algériennes, deux cachets rectangulaires des Douanes tunisiennes et un cachet rond de la Police aux frontières (PAF) du poste de Ras El Ayoun (Tébessa) ont été saisis cette semaine par les éléments de la section de recherches de la Gendarmerie nationale de Tébessa à la cité Sonatiba du chef-lieu de wilaya, avons-nous appris de sources sécuritaires. Assistés des éléments de la section de sécurité et d'intervention (SSI), les mêmes services ont mis la main également sur un important lot de documents administratifs officiels : cartes d'identité nationale, permis de conduire, cartes d'adhérent à l'Organisation nationale des moudjahidine et à l'Union nationale des agriculteurs algériens ainsi que des passeports algériens et tunisiens. Outres des ordonnances vierges, des dizaines de certificats de résidence, d'extraits de naissance et de procurations de véhicules (blanc-seing) ont aussi fait l'objet de saisie. Cette opération a donné lieu au démantèlement d'un réseau international de faussaires dont trois membres sont actuellement hors d'état de nuire. Agés de 35 à 40 ans, les mis en cause – A. G., B. S. et A. D. – subissent actuellement un interrogatoire poussé des enquêteurs de la Gendarmerie nationale de Tébessa à l'effet d'identifier le reste du réseau. Au regard de la qualité des sceaux saisis, les enquêteurs sont actuellement sûrs que cette organisation de faussaires est d'envergure internationale. Ce qui les a poussés à étendre leurs investigations dans plusieurs wilayas, dont la capitale, Alger. En effet, en se basant sur les révélations des mis en cause, tous les groupements de la Gendarmerie nationale sont à l'œuvre pour identifier le reste du réseau, démanteler cette organisation de faussaires et présenter ses membres devant la justice pour répondre de leurs actes. Il y a deux mois, pour mémoire, une trentaine de sceaux et cachets humides dont ceux des wilayas et daïras d'Alger, Béjaïa, Annaba et El Tarf, avaient été saisis à Annaba par les éléments du groupement de la Gendarmerie nationale. Les enquêteurs avaient également mis la main, outre les sceaux des différents tribunaux relevant de la cour de justice de Annaba et des Douanes algériennes, sur deux cachets «Entrée» et «Sortie» de la Police algérienne des frontières (PAF) du poste algérien d'El Ayoun (El Tarf) et du poste aéroportuaire tunisien portant la mention «TunisCarthage». Les enquêteurs avaient découvert cet important lot de sceaux et cachets humides avec un vrai passeport français en cours de validité dans un magasin spécialisé dans la vente de jouets de la cité résidentielle Sainte-Thérèse, à quelques pas de l'hôpital pédiatrique de la ville. «Ce qui est grave, c'est que ces cachets, les uns plus importants que les autres, pourraient servir à tous les criminels, y compris les terroristes et les étrangers. Ils peuvent disposer de tous les documents officiels de l'administration algérienne, dont la justice. D'un simple acte de naissance jusqu'à un certificat de nationalité algérienne en passant par un casier judiciaire vierge. Même les étrangers peuvent prétendre à un certificat de nationalité et obtenir une vraie carte d'identité, voire un vrai passeport. Pis, si un criminel perpètre un acte terroriste, il peut justifier qu'il était à l'étranger durant l'attentat à l'aide de la présence sur son passeport du cachet ‘‘entrée-sortie'' de l'aéroport Carthage ou celui du poste-frontière d'El Ayoun», estime un magistrat instructeur.