Constatant qu'« aucune avancée n'a été enregistrée » dans le bras de fer qui l'oppose à la direction de l'éducation, le bureau de wilaya du Cnapest de Boumerdès appelle les enseignants à maintenir le boycott du travail administratif. « C'est la seule arme et le seul moyen qui nous reste pour lutter efficacement contre le silence qu'oppose la direction à nos revendications et la ramener à dialoguer avec les enseignants au lieu de prendre des décisions arbitraires à leur encontre », ont déclaré hier des membres du conseil national et du bureau de wilaya de ce conseil non encore agréé lors d'un point de presse tenu au bureau du Soir d'Algérie. Dans dix établissements de la wilaya, les professeurs ne remplissent pas les bulletins, provoquant ainsi l'impossibilité de tenir les conseils de classe. « Mais nous remettons les notes de tous les examens aux élèves », précise M. Si Youcef, membre du conseil de wilaya de ce syndicat non encore agréé. MM. Salhi et Benamara résument les revendications de leur syndicat à l'échelle locale en trois points : la levée des sanctions illégales prises par la direction à l'encontre des représentants des enseignants, le payement des primes de rendement des deux derniers mois de l'année écoulée et l'amélioration des conditions de réception des enseignants à la direction de wilaya. Les syndicalistes affirment que « cinq enseignants exerçant au lycée Draoui ont été injustement blâmés par la direction de l'éducation sur la base d'un rapport confidentiel de la directrice de l'établissement » et que « malgré un reliquat de plus de 12 milliards de centimes mis au Trésor, les enseignants n'ont pas encore perçu, en avril, une prime qu'ils devaient toucher à la fin du mois de décembre ». « Les services de la DE refusent même d'accuser réception des lettres de réclamation des travailleurs », ajoutent les porte-parole du Cnapest de Boumerdès. « Malgré les multiples correspondances adressées à différentes parties, dont le wali, et le dossier remis dernièrement au ministère, les doléances des enseignants sont restées lettre morte », s'indigne-t-on. D'où l'appel fait aux professeurs de « tenir des assemblées générales pour décider des suites à donner au mouvement de protestation ».