Le Rassemblement national démocratique (RND) tiendra, demain à Alger, la session ordinaire de son conseil national. Une session qui intervient dans un contexte peu ordinaire caractérisé par la vacance du poste de secrétaire général du parti. A l'ouverture de cette rencontre, qui sera présidée par le membre le plus âgé du conseil, l'on annoncera la vacance du poste de SG du parti suivie de l'élection du nouveau secrétaire général (SG) par intérim en remplacement de Ahmed Ouyahia, dont la démission a pris effet depuis d'hier. Le nouveau SG établira par la suite l'ordre du jour de la session qui portera entre autres sur la crise qui secoue le parti et des questions d'ordre organique. Selon nos sources, les membres du conseil désigneront par acclamation Abdelkader Bensalah en remplacement de Ouyahia jusqu'au prochain congrès, prévu pour fin mai ou début juin. Pourquoi le choix s'est porté sur Bensalah pour la gestion de la période de transition ? Tout porte à croire qu'un consensus s'est dégagé pour plébisciter le deuxième homme de l'Etat pour être à la tête du RND. «Bensalah sera plébiscité», explique une source proche du parti. Des membres de l'aile de l'ex-secrétaire général et des représentants du mouvement de redressement se sont rencontrés à plusieurs reprises pour débattre de la question et tenter de baliser le terrain pour la réussite de cette session ordinaire. Contacté, Miloud Chorfi, porte-parole du parti, a confirmé la tenue de ces rencontres qui avaient, selon lui, un caractère consultatif. Les membres du conseil, de l'avis de Chorfi, veulent tenir cette session dans des conditions ordinaires et œuvrer à la préservation de l'unité des rangs et des acquis du parti. Toutefois, selon certaines indiscrétions, la démission de Ouyahia a créé une divergence au sein de son groupe quant au choix de son successeur, alors que du côté des redresseurs, l'on parle d'un consensus autour de la personne de Yahia Guidoum. «Les personnes ayant mené les négociations au nom des proches de Ouyhaia, notamment Harchaoui, Bouzghoub et Rezgui, ne font pas l'unanimité», révèle notre source. Pourquoi une bataille autour de la représentativité ? L'enjeu se situe à ce niveau et d'aucuns estiment qu'il s'agit d'une pure expression des ambitions personnelles de certains. «Une fois désigné au poste de SG, Bensalah va proposer une liste pour la constitution du bureau. La bataille fait déjà rage chez l'aile de l'ex-SG pour se positionner dans la nouvelle configuration du bureau.» Par ailleurs, selon notre source, Ouyahia, qui demeure militant du parti, ne sera pas présent à cette rencontre. Il avait été sollicité par ses amis les plus proches pour surseoir à la décision de démissionner, mais il avait refusé en répondant qu'il s'agit d'une décision irrévocable. Seulement, les adversaires de Ouyahia estiment que ce dernier a fait le vide autour de lui à l'exception de quelques personnes, il n'y a pas eu un mouvement de masse réclamant son maintien à la tête du parti. «Ouyahia n'a pas un courant qui lui est fidèle. Il n'a pas eu de proches personnes. Il a géré le parti comme une administration, de manière très froide. Il a agi avec détachement alors que la logique du parti est de rester dans le circuit d'une formation politique, même si l'on a des responsabilités ailleurs», explique un militant. Ouyahia, selon notre source, se préserve pour l'avenir et c'est pour cette raison qu'il n'a pas suivi la même stratégie de Belkhadem.