L'ambassadeur de France au Liban Patrice Paoli a affirmé hier avoir fait part à Paris des préoccupations qui s'expriment au Liban concernant la décision de justice qui doit être prise au sujet de la libération de l'ancien activiste libanais Georges Ibrahim Abdallah. «Une préoccupation s'exprime ici au Liban. Elle a été relevée aujourd'hui par les autorités, par le ministère des Affaires Etrangères en la personne de son ministre. Je relaie cette préoccupation aux autorités françaises», a-t-il dit aux journalistes à la sortie de son entretien avec le ministre, Adnane Mansour. La justice française a repoussé lundi jusqu'au 28 janvier sa décision sur une éventuelle libération conditionnelle de M. Abdallah, incarcéré depuis 28 ans après avoir été condamné à perpétuité notamment pour complicité d'assassinat d'un diplomate américain. Ceci avait provoqué la colère des proches et amis du détenu qui ont lancé des oeufs sur l'ambassade et inscrit sur son mur : «France = pute américaine» en français et en arabe, reprenant les termes de l'avocat Jacques Vergès, qui avait dénoncé la «mainmise des Etats-Unis» derrière le maintien en détention de son client. «Ce n'est pas une décision (de justice) mais plutôt l'attente d'une décision qui est en cause. Je ne peux pas commenter des décisions de justice et je crois qu'il faut faire preuve d'un peu de patience», a-t-il ajouté. Il a estimé que la manifestation de lundi était une «expression de frustration et de colère». Engagé auprès du mouvement palestinien radical FPLP (Front populaire de libération de la Palestine), Georges Ibrahim Abdallah avait été arrêté en 1984 et condamné à perpétuité trois ans plus tard pour complicité dans les assassinats en 1982 à Paris de deux diplomates, l'Américain Charles Robert Ray et l'Israélien Yacov Barsimantov.