La célébration du nouvel an berbère dans la wilaya de Tipasa aura constitué une opportunité pour toutes les tribus berbères qui vivent dans ce territoire, d'exhiber leurs trésors et leur savoir. La wilaya de Tipasa ne doit pas être confinée dans la culture chenouie uniquement. Le tamazight, les us et coutumes varient d'une montagne à une autre au niveau de cette wilaya côtière. Du 11 au 15 janvier, la Radio régionale de Tipasa, en partenariat avec le Centre culturel du Chenoua (ONCI) et la maison de la culture de Koléa, ont animé les soirées artistiques programmées à l'occasion de cet événement culturel. L'art culinaire, les expositions sur l'architecture des maisons traditionnelles, des ustensiles de cuisine et des effets vestimentaires berbères, ainsi que les conférences sur Yennayer, sont autant de chapitres qui se sont greffés dans l'ambiance de Yennayer, à côté des chants et danses folkloriques durant cette célébration de Yennayer 2963 à Tipasa. Le plus important pour les organisateurs, c'est i ncontestablement la révélation et la découverte des jeunes artistes qui se sont relayés pour la première fois sur une scène devant le public. Les familles et les citoyens de Tipasa avaient découvert la troupe Ahallil d'Adrar, des filles et des garçons chanteurs venus des zones rurales de l'ouest de la wilaya de Tipasa, des monts du Chenoua et de Menaceur, vêtus de leurs habits traditionnels, pour animer les soirées. Beaucoup de couleurs, de voix se sont conjuguées dans une ambiance conviviale dans des salles de spectacles du Complexe culturel de Chenoua et la maison de culture de Koléa. Parmi la grappe d'artistes et comédiens berbères révélés, nous citerons la jeune artiste Fati Hachenouith qui a plongé dans cet univers culturel ancestral à la maison de jeunes de Gouraya. Elle est montée sur la scène pour la première fois grâce aux encouragements de l'animateur Bouchelaghem Kader. «Fati», qui était décontractée devant un public jeune et joyeux, mais affichant sa timidité dans les coulisses, a déclaré : «Mon rêve est de devenir comédienne. Certes, je chante, mais je dois travailler mes cordes vocales, ajoute-t-elle ; j'ai fait du théâtre aussi, mais je suis heureuse de ma prestation à Chenoua. Le développement de notre culture amazighe a besoin de la mobilisation de tous.» Maya Zerrouki, directrice de la radio, scrutait les mouvements de l'organisation. Une initiative qui mérite des encouragements, en dépit de quelques imperfections. Les moyens matériels sont disponibles et les talentueux artistes locaux ne demandent qu'à être pris en charge. Yennayer 2963 a coïncidé avec la célébration du cinquantenaire de l'indépendance du pays.