Le retrait de confiance à Belkhadem semble faire l'unanimité du groupe parlementaire du FLN. Les événements semblent aller en s'accélérant au niveau de l'appareil du Front de libération nationale. Après les membres du gouvernement qui ont exigé le départ du secrétaire général, Abdelaziz Belkhadem, voilà que le président du groupe parlementaire se voit intimer le même ordre par pas moins de 155 députés. Sur les 208 députés que compte le groupe parlementaire du FLN, la plupart annoncent leur retrait de confiance au chef du groupe parlementaire, Tahar Khaoua. Dans un communiqué rendu public hier, les signataires reprochent à ce dernier d'«impliquer le groupe parlementaire dans des calculs partisans subjectifs, basés sur une volonté de positionnement personnel au détriment des autres». Le même communiqué refuse à ce représentant parlementaire de «parler au nom du groupe sans même consulter ses membres, notamment lorsqu'il s'agit de questions sensibles». Pour rappel, le député Ahmed Kharchi, qui est premier signataire de ce communiqué, avait publié le même type de missive il y a dix jours, rappelant à l'ordre Tahar Khaoua suite à sa déclaration publique de soutenir, au nom du groupe parlementaire, Abdelaziz Belkhadem et lancer par la même occasion un appel à la candidature de Bouteflika pour un quatrième mandat. Il n'est donc pas faux d'inscrire cette fronde au sein du groupe parlementaire dans la même ligne que la crise qui secoue la maison FLN et qui tend à précipiter le départ du SG du FLN de son poste, même si Ahmed Kharchi affirme le contraire : «Le retrait de confiance au chef du groupe parlementaire n'est pas lié à la crise qui secoue le FLN. Celle-ci a son propre cadre de règlement, c'est-à-dire le comité central. Nous avons réagi à un comportement irresponsable de la part du chef du groupe parlementaire. Et nous considérons, dès aujourd'hui, qu'il ne l'est plus.» Et d'affirmer que les députés avaient saisi Belkhadem à son sujet et que ce dernier n'avait rien voulu faire. Une preuve s'il en est que Tahar Khaoua est protégé par Belkhadem et que cette désobéissance au Parlement n'est qu'un coup supplémentaire asséné au SG pour lui signifier qu'il n'a plus le contrôle sur le parti. Le communiqué des 155 députés FLN affirme que Tahar Khaoua n'a plus la fonction de chef du groupe parlementaire dont il n'a plus le droit d'utiliser le cachet. Les députés signataires disent se désengager des déclarations, communiqués et positions que Khaoua serait tenté de faire au nom du groupe parlementaire. «Il n'a aucun pouvoir sur le groupe», précisent les 155 députés. Perdant le contrôle sur les ministres FLN au gouvernement, puis maintenant sur plus de la moitié des députés du parti, Belkhadem se trouve sans conteste dans une situation délicate. La machine de broyage des SG a été une nouvelle fois actionnée au niveau du FLN, Belkhadem y résistera-t-il ?