Le professeur Mansour Brouri, chef de service de médecine interne au secteur sanitaire de Birtraria, a expliqué mercredi les axes de son projet de la prise en charge de la chimiothérapie à domicile. Pour ce professeur, qui a lancé l'hospitalisation à domicile au niveau de son secteur sanitaire et qui a fait école depuis à Constantine, Jijel et dans d'autres wilayas, la prise en charge de la chimiothérapie est « possible et coûtera moins cher à la CNAS », a-t-il déclaré à l'APS en marge des 9es journées de la Société algérienne d'oncologie thoracique (SAOT). Pour le professeur Brouri, il serait judicieux de mettre en place cette opération afin de « diminuer la pression sur le Centre Pierre et Marie Curie de lutte contre le cancer (CPMC), qui ne peut plus faire face à l'afflux des malades en provenance de tout le territoire national », a-t-il expliqué. Il estime que la surcharge du travail se répercute négativement aussi bien sur le malade que sur le médecin qui se trouve dans l'incapacité de communiquer avec le malade ou avec sa famille. « Le malade du cancer plus que tout autre malade a besoin d'être réconforté et rassuré sur sa maladie », a-t-il ajouté, en rappelant que le cancéreux « perd tous ses repères et voit l'avenir sombre ». La chimiothérapie à domicile, explique le professeur Brouri, nécessite au préalable une formation rigoureuse du personnel médical et paramédical, assisté d'un spécialiste en oncologie et en étroite collaboration avec le CPMC. Cette alternative thérapeutique, selon lui, permet d'assurer les soins palliatifs aux malades arrivés au stade final, en soulageant sa douleur et en lui apportant le soutien psychologique souhaité dans son milieu familial. Il a, néanmoins, précisé que la concrétisation de ce projet est subordonnée au soutien des pouvoirs publics. « Il faut des textes législatifs susceptibles de réglementer la nomenclature des actes médicaux, l'achat des équipements médicaux et surtout la distribution des médicaments nécessaires à cette thérapie », a-t-il ajouté.