L'Etat est décidé à fermer l'usine de céramique d'Ibn Ziad », nous a déclaré son directeur Tsenia Farid. Le groupe EPE auquel appartient l'usine a été saisi, en effet, par la SGP IPRS (industrie des produits rouges et sanitaires) en vue de mettre en œuvre le volet social et dissoudre cette unité jugée déstructurée. La décision, toujours selon les affirmations du directeur, a été prise en commun accord avec le gouvernement et l'UGTA considérant l'usine comme « archaïque, qui donne la fausse impression de fonctionner mais qui est démunie des moyens capables de la faire redémarrer sachant que le dernier investissement remonte à 1988 ». Le directeur de l'usine, qui appelle les travailleurs à faire preuve de sagesse et à saisir l'occasion pour négocier les dispositions du volet social, affirme aussi que le wali de Constantine a été saisi par la direction générale du groupe afin de l'informer sur la décision de fermeture et c'est seulement sur cette base qu'il a délégué sur place un cadre de la direction des mines et de l'industrie pour lui fournir un rapport.Au sein de l'usine, l'ambiance est amère, et les travailleurs montrent des signes d'inquiétude. De son côté, le syndicat continue de lutter pour sauvegarder l'outil de travail et éviter la fermeture « dans le flou total entretenu par les responsables », selon Boudjaâdar Kheireddine, secrétaire général de la section syndicale. Contacté par téléphone, ce dernier a réfuté les déclarations du directeur de l'usine et l'idée de la fermeture. « Nous avons demandé l'écrit justifiant cette décision dont on parle mais ni la SGP ni l'EPE n'ont pu nous montrer quoi que ce soit... la SGP a consenti au début de l'année 2005 de nous accorder une enveloppe de 5 milliards de centimes pour le maintien de l'activité, et nous avons eu 1,9 milliard et attendons toujours le reste, mais aujourd'hui la SGP nie avoir accordé cette somme et prétend que la décision de la rallonge a été prise à son insu par le groupe », a-t-il dit La semaine dernière, le syndicat a reçu par le biais d'un huissier de justice une lettre de la part du groupe l'invitant à se contenter du volet social. « Maintenant, ils veulent nous mettre devant le fait accompli et nous forcer à aller aux négociations », terminera le responsable syndical.