Selon des témoignages, le chômage, la violence subie par les femmes, l'infidélité, le manque - de communication, l'immaturité des couples, l'influence des feuilletons à caractère commercial, sont parmi les autres causes du divorce. Les couloirs des tribunaux de Sétif sont encombrés par des couples qui veulent mettre fin à leur union ; 498 cas de déchirements familiaux ont été enregistrés en 2010, 678 en 2011 contre 651 durant l'année écoulée. A noter que la quasi-totalité des divorces touche les jeunes couples. Ces chiffres démontrent que la rupture des couples prend une courbe ascendante. En plus du divorce demandé par l'époux ou par consentement mutuel, le code de la famille algérien a connu en 2005, un amendement sur son article 54, permettant aux femmes de mettre un terme à leur vie de couple contre le renoncement à tous leurs droits, et ce à travers «el khoulaâ» qui intervient au bout de nombreuses séances de réconciliation s'étalant sur trois mois. «Je ne savais pas que ma femme pouvait aussi facilement mettre fin à notre relation. Maintenant que je me rends compte, je le regrette vraiment», s'exprime un divorcé. L'irresponsabilité de l'époux envers sa femme et ses enfants, est l'une des principales causes de la désunion «J'avais 18 ans quand je me suis mariée; on vivait avec la belle-famille. Après un an de mariage, on a eu notre premier enfant. Mon époux qui ne travaillait pas, ne s'inquiétait guère pour nous. Il ne subvenait pas à nos besoins. Je lui ai demandé de chercher un boulot stable mais en vain. Ce qui m'a poussé à demander le divorce. Devant son refus el kholaâ était mon seul recours», a déclaré une jeune divorcée. Le niveau social et matériel de l'époux, les violences subies par les femmes, l'infidélité, le manque de communication et l'incompatibilité d'humeur, la jalousie de l'époux surtout vis-à-vis de la femme travailleuse, le mélange entre la réalité et la fiction rapportée par les feuilletons, l'immaturité des couples et sans oublier les maux sociaux sont les autres causes du divorce à Sétif. C'est vrai que la rupture de l'union est dans certains cas la seule solution, mais il faut bien réfléchir avant de s'engager dans une telle procédure où les conséquences se répercutent négativement sur les enfants mais aussi sur les femmes elles-mêmes qui se retrouvent seules à lutter contre une société impitoyable. «Mon mariage n'a duré que deux années, depuis je vis seule avec ma fille qui a maintenant 17 ans. Heureusement que je travaillais, sinon je n'aurais jamais pu faire vivre mon enfant dans une telle société», tels sont les propos d'une femme divorcée. Pour l'homme c'est plus facile de retrouver une nouvelle vie. Se remarier et avoir un nouveau foyer est chose facile. «Après la rupture avec ma première femme, je n'ai pas eu trop de mal à trouver une personne qui me comprend», dira un jeune homme qui n'a pas oublié de mettre le doigt sur l'influence de la famille. «Il ne faut pas se voiler la face, l'intrusion d'une tierce personne dans la vie du couple lui empoisonne la vie. Elle est dans une certaine mesure responsable de la rupture. Il faut le dire, les parents sont à l'origine de nombreux divorces et par ricochet du malheur de leur fille», notera ce jeune homme, père de deux petites filles.