Un film chinois The granmaster ouvrira, le 7 février prochain, le 63e Festival international du film de Berlin, qui s'achèvera le 17 février avec l'attribution de l'Ours d'or. Il s'agit de The Grandmaster, du cinéaste Wong Kar Wai, qui présidera aussi le jury de l'Ours d'or. The Grandmaster a déjà été projeté en Chine. La critique l'a beaucoup aimé et le public de Shanghai, Pékin et Hong Kong s'est rué en masse dans les salles. Wong Kar Wai filme le portrait du maître des arts martiaux et du Kung Fu dans la Chine des années 1930, appelé Yip Man. Ce n'est pas le premier film inspiré de la vie du génial expert. Cette saga de duels aériens a été saluée par la presse chinoise comme un choc esthétique, une puissance poétique. Wong Kar Wai a mis dix ans pour terminer cette fresque, où apparaissent deux des plus grandes stars chinoises : Zhang Ziyi et Tony Leung Chiu Wai. Tribulations chinoises Le cinéaste de Hong Kong est considéré comme l'un des plus brillants en Asie. Il est né en 1956 à Shanghai, ses parents sont partis ensuite vivre à Hong Kong. Il a étudié le design, écrit des scénarios, avant d'entamer sa carrière de réalisateur à une époque où la vitalité et le foisonnement du milieu artistique étaient très favorables à Hong Kong. Ce qui avait permis de créer une industrie du cinéma et une véritable «école de talents». Les films de Wong Kar Wai sont indissociables de cette fameuse «école de Hong Kong» : In The Mood For Love, Chunking Express, Happy Together, Fallen Angels... A Hong Kong, il y a une centaine de salles de cinéma. La fréquentation y est très élevée. Les comédies romantiques, les films de gangsters et de kung fu dominent la production. Ces films de série B touchent un large public de tous âges. La Chine continentale a ouvert son immense marché aux productions de Hong Kong. Du coup, pour mettre leurs histoires au goût du public du continent, les cinéastes de Hong Kong vont à Pékin et Shanghai pour chercher leur budget. Mais c'est aussi pour passer entre les mailles de la censure. Un documentaire sur la Syrie L'école de Hong Kong jouit de solides acteurs et de talentueux scénaristes, chefs opérateurs, costumiers, décorateurs... L'audace de la création «made in Hong Kong» est visible dans des œuvres époustouflantes comme Cruching Tiger, Hidden Dragon de Ang Lee. Un film où brille la grande étoile Zhang Ziyi, celle-là même qu'on retrouvera dans The Grandmaster à Berlin. 24 films de 22 pays sont en compétition pour les trophées d'or et d'argent, produits en Russie, Iran, Kazakhstan, Grèce, Espagne, Corée du Sud , Hong Kong... Dans la section «Panorama», Ouasama Mohamed, cinéaste syrien, présente un documentaire sur le situation actuelle de son pays. Le Libanais Mehdi Fleifel, dans la même section, filme le portrait de trois générations d'émigrés palestiniens au camp de Aïn El Helweh au Sud-Liban : souvenirs personnels, archives de famille, travail sur la mémoire, l'amitié, l'appartenance, accumulés pendant une vingtaine d'années. Le titre de son film documentaire de 93 minutes, Alam Laysa Lana, est inspiré du livre de Ghassan Kalafani, le grand militant assassiné à Beyrouth il y a 40 ans.