Le nombre de personnes bénéficiaires des dispositions de la charte pour la paix et la réconciliation nationale s'élève pour le moment à 2025. Le chiffre a été communiqué par le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, en marge de la visite de travail et d'inspection effectuée, hier, par le président de la République dans la wilaya d'Alger. Selon le ministre, la cellule d'écoute, créée dans le cadre de ladite charte pour recevoir les gens impliqués dans le terrorisme en vue de régulariser leur situation juridique, a reçu, jusqu'à jeudi dernier, près de 200 personnes. « La cellule d'écoute a reçu jusqu'à avant-hier, 200 personnes », a-t-il affirmé. Le ministre de la Justice a tenu, par la même occasion, à démentir les informations évoquant le blocage des pourparlers entre l'Algérie et la Grande-Bretagne devant aboutir à la signature d'accords portant sur l'extradition des Algériens suspects de terrorisme vers leur pays d'origine. « Il n'y a pas eu de blocage. Les quatre accords ont été signés la semaine dernière », a-t-il annoncé. Pour rappel, le responsable de la communication de l'ambassade d'Algérie à Londres, Rabah Toubal, avait déclaré, le 11 mars dernier, que les négociations entre l'Algérie et la Grande-Bretagne ont été bloquées après le refus d'Alger de tout contrôle judicaire extérieur sur sa justice. Le même responsable avait déclaré que Londres a exigé l'envoi de ses juges dans le but de s'assurer que les droits fondamentaux des extradés seraient respectés. Cette histoire, a précisé M. Belaïz, est « erronée ». « La Grande-Bretagne n'a jamais formulé une telle demande et si elle l'avait fait, l'Algérie aurait refusé. Il s'agit de la souveraineté nationale et de celle de la justice algérienne », a-t-il lancé. Pour le garde des Sceaux, le responsable algérien a fait ces déclarations « dans un contexte donné et il n'a pas été bien compris ». Il est à souligner que 17 Algériens suspectés de terrorisme sont actuellement en détention ou sous contrôle judiciaire en Grande-Bretagne en attente d'expulsion. Dans la foulée, M. Belaïz est revenu sur l'extradition de Abdelmoumène Khalifa. Selon lui, les contacts sont toujours en cours en vue d'obtenir son extradition. « Il y a des contacts et j'espère qu'il vont aboutir à quelque chose de concret », a-t-il ajouté. Au sujet des dernières sorties médiatiques de Ali Benhadj, interdit de faire des déclarations publiques, le ministre a indiqué : « La loi relative à la réconciliation nationale sera appliquée à la lettre. Toute personne qui violerait la loi se verra appliquer les dispositions juridiques, qu'il s'agisse de Benhadj ou d'une autre personne. » Revenant sur le sujet des trois personnes bénéficiaires de la charte et qui ont été arrêtées de nouveau récemment, M. Belaïz a expliqué que leur mise en liberté était une erreur des magistrats. « Les magistrats ne sont pas infaillibles », dira-t-il.