Ali Benhadj, ex-numéro 2 du FIS dissous, n'est pas exempt de poursuites judiciaire après qu'il eut transgressé, dans un entretien accordé au quotidien français Le Monde, les dispositions de sa mise en liberté dans le cadre de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale. Interrogé sur le cas du cofondateur du parti islamiste dissous, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, a précisé, en marge de la visite présidentielle dans la capitale, que “toute personne qui violerait la loi se verra appliquer les dispositions juridiques, qu'il s'agisse de Benhadj ou d'une autre personne”. Concernant la possibilité de poursuivre en justice Ali Benhadj après ses déclarations au Monde, Tayeb Belaïz mettra en avant le délai de trois ans prévu par la loi avant l'extinction de l'action publique. En d'autres termes, le ministère public a trois ans à compter de la date des faits, qui seraient reprochés à Ali Benhadj, pour mettre en mouvement l'action publique à son encontre. Ali Benhadj avait ouvertement défié l'Etat et ses représentants lors de cette énième sortie médiatique. Elargi à la faveur de la charte, il avait vilipendé la loi et dénigré les plus hautes institutions de la République. L'ex-numéro 2 du parti islamiste dissous a affiché ses ambitions personnelles et son intention de ne pas se conformer à l'interdiction de toute activité politique faite aux responsables du FIS dissous par la charte. Benhadj avait même déclaré que nul n'était en mesure de lui interdire d'avoir un rôle en politique. La dernière affirmation de Tayeb Belaïz intervient après les maints rappels à l'ordre du président de la République, du Chef du gouvernement et du ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales. Le ministre de la Justice se fera même menaçant envers ceux qui seraient tentés de ne pas respecter les dispositions de la charte. Elle “sera appliquée à la lettre”, précisera-t-il. Toute personne qui violerait la loi sera passible, selon lui, de sanctions prévues par cette même loi. Quant aux trois personnes libérées en application de la charte, dont M'hamed Benyamina et Akil Chraïbi, elles ont été remises en détention peu de temps après. Il semble que leur libération, alors qu'ils sont recherchés par des justices étrangères, soit une erreur “d'appréciation”. Tayeb Belaïz indiquera à ce sujet que “même les magistrats ne sont pas infaillibles”. Samar Smati