L'effectif n'est aujourd'hui que de 186 employés alors qu'il était de 287 lors de l'absorption de l'entreprise. Le spectre de la fermeture de l'unité de Béjaïa se dessine. Les employés de l'ex-entreprise publique de bâtiment et travaux publics (EPBTP) de Béjaïa, absorbée par Générale entreprise de travaux d'infrastructures et de construction (GETIC) de Sétif, dénoncent un «licenciement déguisé». Après avoir été mutés à Sétif, une cinquantaine de travailleurs ont été informés par la Direction générale de GETIC de leur réorientation à leurs postes à l'unité de Béjaïa, sous prétexte que leur mutation était une erreur. Mais les responsables locaux ne partagent pas cet avis, refusant même l'accès aux salariés concernés à l'usine principale, sise à El Kseur et où se trouve le siège de l'unité de Béjaïa. D'autres travailleurs sont aussi concernés par les mutations dont certains sont des invalides ou en congés de maladie. Il y aurait même du personnel féminin, selon certains travailleurs, alors que la Direction générale de Sétif a indiqué dans sa lettre adressée au responsable de l'Unité de Béjaïa qu'il s'agissait du personnel pléthorique et a précisé qu'ils seront conduits vers des chantiers à Sétif. «Compte tenu du pléthore d'effectif existant au niveau de votre unité et au vu des besoins pressants en main d'œuvre au niveau des chantiers de Sétif, la DG a décidé de procéder à la mise en déplacement du personnel au profit des chantiers de Sétif» est-il écrit dans le dit courrier. Autre soucis, celui de la prise en charge des ouvriers. Les conditions d'hébergement sont inexistantes. D'après un procès verbal établi par un huissier de justice sous ordre du tribunal de Sétif, il a été constaté qu'aucune infrastructure n'est prévue pour recevoir les ouvriers. Le spectre de la fermeture De plus, ces mutations temporaires, moins d'un mois pour la plupart, sont aux yeux de la réglementation des missions et doivent se référer à l'article 157 de la convention collective et non à l'article 156 tel qu'appliqué par la DG, soutiennent les travailleurs. Pour de nombreux salariés, l'administration essaye de se débarrasser des travailleurs à moindre coût. «À la place d'un plan de charge qui leur reviendrait trop cher, ils veulent nous pourrir la vie afin que nous quittions nos postes sans indemnités» déclare l'un des ouvriers mutés. «Ces mutations représentent des sanctions envers des employés qui commençaient à demander des comptes à l'entreprise» ajoute un autre. Des employés sont également mutés à l'intérieur de la wilaya, à Tazmalt ou à la sablière de Remila, souvent dans des postes qui ne correspondent pas à leurs compétences. Une requête est déposée à l'inspection de travail, en attente d'être traitée. Pour rappel, les salariés de l'ex-EPBTP étaient contre la dissolution de leur entreprise, décidée par son groupe de tutelle, et son absorption par GETIC de Sétif en mars 2010. L'on craignait que le seul but de cette absorption soit de récupérer des 275 millions de dinars dont a bénéficié l'EPBTP un mois auparavant pour la relancer. Peu de temps après, du matériel est transféré en masse à Sétif, notamment le matériel roulant. L'effectif n'est aujourd'hui que de 186 employés alors qu'il était de 287 lors de son absorption. Le spectre de la fermeture de l'unité de Béjaïa se dessine. Les travailleurs pointent du doigt la mauvaise gestion des responsables qui serait, encore une fois, la principale cause de la crise que vit l'entreprise. Le portail du siège demeure fermé depuis le 24 décembre dernier et les responsables ont déserté les lieux depuis cette date. Ce qui nous a empêché d'avoir leur version des faits.